Des accrochages ont eu lieu à Téhéran, Ispahan (centre) et Racht (nord) et Chahr-e-Kord (centre) entre les forces répressives et des manifestants prenant partie dans des cortèges religieux d'Achoura, anniversaire historique de la mort au septième siècle de Hussein, le petit fils du Prophète, et troisième Imam vénéré par les chiite, qui fût massacré avec ses compagnons et sa famille, dans une bataille à Karbala par l’armée du Calife de l’époque Moavieh.
Un communiqué du Conseil National de la Résistance iranienne (CNRI) mentionne les divers points chauds de la capitale Téhéran comme sur le boulevard Khayam où les gens sont sortis pour crier des slogans contre la dictature, les forces de sécurité sont intervenues avec des affrontements qui ont fait au moins un blessé.
"Une procession de deuil défilant de l’avenue Karegar Chomali vers la place Enghelab en scandant « Ô Hossein », a été arrêtée par des agents. Aussitôt les protestations ont fusé aux cris de « Mort au dictateur » et « Allah-o-Akbar ». Des agents ont empêché une procession de pénétrer dans la mosquée de Tehran Pars. Les gens se sont mis à protester en criant « Ô Hossein, l’Iran est devenu Karbala » (où l’Imam Hossein a été martyrisé) et « Mort au dictateur ». Dans les heurts qui ont suivi, trois personnes ont été arrêtées," selon le communiqué.
A Jannat-Abad, au nord-ouest de la place Azadi de Téhéran, sur la place Ferdoussi et dans le quartier de Sattar-Khan de divers incidents ont été signalés.
Selon le CNRI, les autres grandes villes iraniennes ont été la scène de semblables manifestations.
A Ispahan, la cérémonie de deuil locale, la veille de l’Achoura, a été la cible d’une attaque des miliciens du Bassidj. Les gens ont riposté aux cis de «Mort au dictateur », « Saint Abolfazl (frère de l’Imam Hossein), fait tomber Khamenei ». Immédiatement une nuée de voiture des forces de sécurité est arrivée sur place et l’on a dénombré au moins dix arrestations. Une jeune femme de 23 ans a été hospitalisée après avoir été violemment tabassée.
A Racht, dans le nord de l’Iran, pendant la nuit, dans la rue Taleghani, les gens s’en sont pris à des agents de renseignements qui harcelaient des femmes sous prétexte qu’elles étaient mal-voilées. Les cris de «Mort au dictateur » fusaient. Trois personnes ont été blessées mais un agent a été tabassé.
En 2009, la journée de l’Achoura qui fût célébré le 27 décembre 2009, est devenue la plus importante manifestation contre le pouvoir dans toutes les villes d’Iran. Les manifestants avaient même réussi à encercler et neutraliser de nombreuses unités spéciales anti-émeute, des miliciens du Bassidj et des Gardiens de la révolution. Des portraits de Khomeiny et de son successeur Khamenei avaient été brûlés par les manifestants durant cette journée.
Le 14 décembre 2010 un communiqué d'Amnesty International a mis en garde contre les éventuelles exactions pendant la journée de deuil. Le communiqué rappelle des simulacre de procès contre des manifestants arrêtes pendant les cérémonies d'Achoura en 2009 et accusés d'avoir soutenu l'Organisation des Moudjahidines du Peuple d'Iran (OMPI), notamment les cas d'Ahmad Daneshpour Moghaddam, Mohsen Daneshpour Moghaddam, Abdolreza Ghanbari et Farah Vazaehan, tous condamnés à peine capitale.
(Photo en première page montre l'Achoura de 2009)