CSDHI – Les défenseurs des droits humains ont toujours été soumis à la répression de la République islamique. Cependant, leur répression ciblée et systématique a augmenté de façon spectaculaire ces dernières années. Dans son rapport 2019/2020 sur les défenseurs des droits humains, Iran Human Rights a recensé 54 défenseurs des droits humains, chiffre qui a doublé en 2021 avec plus de 100 défenseurs des droits humains.
Cette tendance à la hausse s’est poursuivie en 2022, atteignant un pic avec le présent rapport qui documente 218 défenseurs des droits humains qui ont été arrêtés et harcelés en moins de trois mois. Alors que la République islamique est considérée comme l’un des États les plus répressifs au monde, ce rapport montre que la répression ciblée des défenseurs des droits humains a été sans précédent, même pour la République islamique, après le déclenchement des manifestations nationales.
Le directeur d’Iran Human Rights, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « Trois mois se sont écoulés depuis le début des manifestations nationales en Iran. Le changement du système politique est la principale revendication des manifestants, mais les demandes de ceux qui descendent dans la rue au péril de leur vie sont encore plus importantes qu’un changement de système. Le peuple iranien s’est levé pour réclamer tous les droits dont des millions de personnes ont été privées pendant des décennies. Tous les manifestants qui sont descendus dans la rue sont eux-mêmes des défenseurs des droits humains, selon la définition des Nations unies. Les défenseurs des droits humains jouent un rôle important dans la révolution « Femme, Vie, Liberté ». »
Ce rapport montre que la réponse de la République islamique à tout activisme en faveur des droits de l’homme est la répression violente, et que la situation des défenseurs des droits humains s’est considérablement détériorée par rapport à l’année dernière. De nombreux militants ont été illégalement arrêtés » préventivement » à leur domicile et dans des lieux autres que des manifestations. Des militants comme Golrokh Irayi-Ebrahimi, Milad Fadayi, Saba Sherdoost et Majid Tavakoli. Un nombre important de défenseurs souffrent également de maladies. Arash Sadeghi a été arrêté alors qu’il souffre d’une forme rare de cancer. Le rappeur Toomaj Salehi fait face à des accusations passibles de la peine de mort pour ses chansons de protestation. Des enseignants ont également été arrêtés ou ont subi des représailles pour avoir refusé de donner les noms d’étudiants et d’élèves protestataires/grévistes, et l’un d’entre eux a perdu la vie à cause d’une crise cardiaque due à la pression qu’il subissait.
Les avocats désireux de représenter les manifestants et autres défenseurs des droits humains ont été particulièrement ciblés à un rythme sans précédent, avec au moins 46 personnes ayant fait l’objet d’arrestations ou de poursuites judiciaires.
Iran Human Rights appelle la société civile du monde entier à soutenir leurs collègues qui se battent pour leurs droits fondamentaux dans des circonstances aussi difficiles en Iran. Les artistes, les associations du barreau, les syndicats de travailleurs, les journalistes, les militants des droits des femmes et d’autres peuvent contribuer à sauver leur vie en étant leur voix. Nous appelons les personnalités connues à mener une action coordonnée en suivant chacune la situation de l’une des personnes citées dans ce rapport, et à être leur voix lors d’interviews et d’apparitions publiques.
De nombreux défenseurs des droits de l’homme sont derrière les barreaux dans des conditions dangereuses ; la pression internationale et l’augmentation du coût politique de la répression sont les seuls moyens de réduire la pression exercée sur eux.
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Source : IHR