CSDHI – Au moins une douzaine de villes d’Iran ont à nouveau été envahies par les manifestants iraniens, alors que la République islamique marque le 44e anniversaire de la révolution qui a porté au pouvoir les dirigeants religieux du pays.
Défiant une répression brutale des forces de sécurité contre plus de quatre mois de manifestations dans tout le pays, des centaines de manifestants iraniens en colère sont descendus dans les rues tard dans la nuit, le 6 février, scandant des slogans contre les dirigeants du pays et mettant le feu aux panneaux d’affichage qui avaient été installés pour les 10 jours de commémoration de la révolution islamique de 1979.
À Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan, les manifestants ont bloqué une route principale menant à la prison de la ville et à une base du Corps des gardiens de la révolution islamique (les pasdarans).
On pouvait entendre les manifestants iraniens scander « Mort à Khamenei » et « Mort au dictateur », en référence au Guide suprême Ali Khamenei.
Sanandaj est l’un des points chauds des manifestations qui secouent le pays depuis la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans, détenue par la police des mœurs de Téhéran.
Des rassemblements antigouvernementaux ont également eu lieu pendant la nuit dans les villes de Karaj, Arak, Mashhad, Kerman, Kermanshah et dans plusieurs quartiers de la capitale.
Des images partagées sur les médias sociaux montrent des centaines d’habitants du quartier d’Ekbatan à Téhéran scandant des slogans tels que « Mort au dictateur » et « Mort à la république des exécutions ».
Les manifestants iraniens ont également chanté la chanson « Baraye », ou « Pour » en anglais, qui est devenue un hymne au mouvement de protestation mené par les femmes. Le chanteur Shervin Hajipour, qui risque une peine de prison, a remporté un Grammy Award pour cette chanson.
Les autorités ont sévèrement réprimé les manifestations, qui constituent l’un des plus sérieux défis à la théocratie instaurée par la révolution de 1979.
Selon les militants, les forces de sécurité ont tué plus de 520 manifestants iraniens, dont des dizaines d’enfants, et en ont détenu plus de 18 000.
À la suite de détentions illégales et de procès partiaux, le système judiciaire a prononcé des peines sévères, y compris la peine de mort, à l’encontre de manifestants.
Le 12 février 2023 : les manifestants seront dans les rues de Paris.
Source : Iran Wire