CSDHI – Le président iranien Ebrahim Raïssi a approuvé l’augmentation du nombre de caméras de surveillance utilisées pour identifier les femmes qui défient les règles du hijab obligatoire, choisissant de ne pas porter le foulard en public, a déclaré jeudi le commandant de la police de la République islamique.
Cette décision intervient dans un contexte de pressions croissantes de la part de la République islamique pour imposer le port obligatoire du hijab et pour utiliser l’intelligence artificielle afin d’identifier les femmes qui ne portent pas le foulard.
Ahmadreza Radan, s’exprimant le jeudi 15 juin au sujet de la « détection du hijab par les caméras », a déclaré que les forces de police avaient demandé au gouvernement d’améliorer le « niveau de couverture » des caméras de surveillance.
Il a également annoncé que Raïssi avait exprimé son accord avec la proposition, « ce qui laisse espérer l’allocation de fonds dans un avenir proche ».
Selon M. Radan, la mise en œuvre du projet des caméras de surveillance vise à maximiser la sécurité sur plusieurs fronts.
Dans un premier temps, le système enverra des SMS de rappel aux personnes qui ne respectent pas le hijab. Par la suite, des SMS de suivi seront envoyés à des fins « judiciaires et d’application de la loi ».
Auparavant, M. Radan avait prévenu que les forces de police utiliseraient des caméras de surveillance et des systèmes intelligents dans les villes iraniennes pour identifier les femmes qui ne respectent pas l’obligation de porter le hijab.
Les femmes qui s’obstinent à ne pas porter le hijab seront alors déférées devant les tribunaux.
Depuis plus de 40 ans, les femmes en Iran font l’objet d’un traitement discriminatoire en matière d’emploi, d’éducation, d’habillement et d’héritage, entre autres.
Dans les espaces publics iraniens, toutes les femmes doivent dissimuler leurs cheveux avec un foulard, ou hijab, et porter un pantalon ample sous leur manteau.
Dans un acte de défi contre l’idéologie et les lois de la République islamique, un nombre croissant de femmes, y compris des célébrités, sont apparues en public sans se couvrir la tête depuis le début des manifestations nationales l’année dernière. Les autorités iraniennes ont déclenché une répression brutale des manifestations antigouvernementales, qui ont été déclenchées par la mort, en septembre, de Mahsa Amini, 22 ans, détenue par la police des mœurs. Mahsa Amini avait été arrêtée pour avoir prétendument porté un hijab de manière inappropriée.
Les militants affirment que plus de 520 personnes ont été tuées et que plus de 20 000 autres ont été arrêtées dans le cadre des manifestations jusqu’à présent.
À la suite de détentions illégales et de procès partiaux, le pouvoir judiciaire a prononcé des peines sévères, y compris la peine de mort, à l’encontre de manifestants.
Source : Iran Wire