CSDHI – Le mouvement étudiant de l’université d’art de Téhéran bénéficie d’un soutien national en Iran, alors que le régime en place intensifie ses efforts pour réprimer la dissidence. Récemment, l’imposition du hijab aux étudiantes a suscité de nombreuses protestations et objections de la part des étudiants.
Le 17 juin, les conseils d’étudiants des universités iraniennes ont publié un rapport mettant en lumière les niveaux alarmants de répression à l’université d’art, y compris la détention injuste de nombreux étudiants. Selon les informations, les forces de sécurité appliquent des règles strictes qui obligent les étudiantes à porter le hijab en permanence, même dans l’enceinte de leur propre dortoir. Il est choquant de constater que ces forces sont allées jusqu’à empêcher les étudiantes de quitter leur résidence, qu’elles aient ou non l’intention de fréquenter l’université.
Dans un autre incident préoccupant, les forces de sécurité stationnées à l’école de musique de la ville de Karaj, située à l’ouest de Téhéran, ont empêché l’entrée d’une vingtaine d’étudiants. Toutefois, grâce au soutien et à la résistance collective des autres étudiants, les personnes concernées ont finalement pu accéder aux locaux de l’université.
L’appareil de sécurité du régime répressif a multiplié les menaces à l’encontre des étudiants, ce qui laisse présager une intensification prochaine de la pression. Fait troublant, à l’école supérieure de cinéma et de théâtre, des officiers féminins étaient postés à l’entrée avec pour mission spécifique de distribuer des voiles aux étudiantes non voilées. Dans un acte de coercition flagrant, ces agents avertissent les étudiantes que si elles ne portent pas le voile, elles seront privées d’examens.
Des informations inquiétantes ont fait état de la détention par des agents en civil du régime de plusieurs étudiantes à l’entrée de diverses universités. Des témoins ont noté la présence de forces spéciales et de la police de sécurité de l’État qui surveillaient étroitement la situation. Cette forte présence des forces de sécurité souligne encore davantage l’atmosphère répressive à laquelle les étudiants sont soumis. Des incidents similaires ont également été signalés sur le campus du jardin national (Bagh-e Melli) de l’université d’art.
L’université de Madani, située dans la province de l’Azerbaïdjan oriental, est devenue un site où le régime a recours à des affaires d’encadrement contre les étudiants comme moyen de répression. Il est choquant de constater que des rapports indiquent qu’environ 80 étudiants ont été ciblés dans ces affaires montées de toutes pièces. L’administration de l’université a mis en œuvre des mesures disciplinaires importantes à l’encontre des étudiants, en particulier au cours des dernières semaines du semestre en cours. Cette augmentation du nombre de plaintes illustre clairement les efforts incessants du régime pour étouffer l’activisme et la dissidence des étudiants.
À l’heure actuelle, 20 étudiants ont déjà reçu des jugements définitifs, tandis que 25 autres attendent avec impatience leurs verdicts et leurs audiences disciplinaires. En outre, 35 autres personnes ont été convoquées à des audiences afin de fournir des explications sur les accusations portées contre elles.
En réponse à la pression croissante subie par les étudiants de l’université d’art, des étudiants de nombreuses universités à travers le pays se sont manifestés pour exprimer leur soutien et leur solidarité.
Les étudiants de l’université de Téhéran ont notamment publié une déclaration dans laquelle ils affirment leur soutien à leurs homologues de l’université d’art. Dans cette déclaration, ils condamnent les mesures répressives imposées par le régime, les considérant comme une tentative flagrante d’intimider et de réduire au silence la communauté étudiante. Toutefois, les étudiants de l’université de Téhéran sont fermement convaincus que de telles tactiques d’oppression ne parviendront pas à éteindre l’esprit de résilience et de détermination qui les habite.
Dans une démarche similaire, les étudiants de l’université de Soore ont déclaré leur soutien à leurs camarades de l’université d’art. Ils ont clairement indiqué qu’ils refusaient de rester silencieux face à des mesures aussi agressives, reconnaissant que cette approche répressive constitue une menace non seulement pour les étudiants de l’université d’art, mais aussi pour l’ensemble de la communauté étudiante.
Reconnaissant la gravité de la situation, les étudiants de l’Université Tarbiat Modares ont également refusé de rester silencieux. Ils sont déterminés à maintenir les flammes de la lutte pour la liberté allumées et résolues. Ils ont souligné qu’ils ne permettraient pas au régime de persister dans ses pressions incessantes et ses violations de leurs droits.
Il est évident que le régime utilise l’imposition du hijab comme prétexte pour ses actions répressives. Ces mesures sont principalement motivées par la crainte du régime des prochaines manifestations, au cours desquelles les étudiants, les jeunes, et en particulier les femmes, ont été les premiers à contester son autorité.
Source : Iran Focus (site anglais)