CSDHI – Les experts des Nations unies ont inventé l’expression « la tragédie de la pollution de l’air » pour décrire l’état désastreux de la pollution de l’air en Iran. Le Centre de recherche sur la pollution atmosphérique de l’Université des sciences médicales de Téhéran révèle qu’environ 40 000 personnes perdent la vie chaque année en Iran en raison d’infections respiratoires, de cancers du poumon et de crises cardiaques liés à la pollution de l’air. Cette statistique alarmante devrait augmenter à mesure que les experts en environnement observent une détérioration de la situation. La consommation excessive de mazout par l’Iran, un combustible très polluant et de mauvaise qualité, pour compenser les pénuries de gaz naturel, exacerbe le problème.
La combustion du mazout et les émissions toxiques
La combustion du mazout entraîne l’émission de gaz toxiques, notamment de dioxyde de soufre, qui provoquent diverses maladies et des décès prématurés. David R. Boyd, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme et l’environnement, décrit la situation actuelle de l’Iran comme une catastrophe en matière de pollution atmosphérique, avec des niveaux élevés de particules dans l’atmosphère.
Pollution de l’air : Normes inadéquates en matière de carburants et mauvaise gestion
La Commission de l’article 90 du Parlement iranien souligne une augmentation significative de la consommation de mazout dans tout le pays. Sur 16 centrales électriques, 14 utilisent le mazout comme combustible. Il est choquant de constater que la commission confirme que les combustibles livrés ne respectent pas les normes requises. En outre, le rapport souligne l’incapacité des ministères et des institutions gouvernementales, comme le ministère de l’énergie, à intégrer les sources d’énergie renouvelables dans l’approvisionnement en électricité du pays. L’absence de mise en œuvre des lois et réglementations gouvernementales, en particulier dans les grandes villes, aggrave encore la crise de la pollution de l’air, ce qui représente un défi de taille.
Inefficacité des organisations et des ministères de l’environnement
Malgré l’existence de la loi sur la pureté de l’air, l’organisation environnementale responsable de la mise en œuvre de 60 décrets légaux n’a pas réussi à appliquer plus de 10 % d’entre eux. Le ministère de l’industrie, des mines et du commerce, bien que conscient du rôle majeur que jouent les industries et les transports obsolètes dans la pollution de l’air à Téhéran, n’a pas pris les mesures qui s’imposaient pour remédier à ce problème. De même, le ministère du pétrole n’a pas mis en œuvre les normes nécessaires à l’utilisation du mazout dans les centrales électriques et a fourni divers carburants, notamment de l’essence, du gazole, du kérosène et de l’huile blanche, sans respecter les normes nationales approuvées.
Considérations économiques et budgétaires
En 2018, la Banque mondiale a déclaré que l’air de Téhéran était l’un des plus pollués au monde et a estimé le coût annuel des maladies liées à la pollution de l’air en Iran à environ 2,6 milliards de dollars. Ce chiffre ne tient toutefois pas compte des coûts encourus en raison de la baisse de la productivité agricole et des fermetures d’écoles. Malheureusement, malgré une augmentation de 40 % du budget pour l’année 2023, les fonds alloués à la lutte contre la pollution de l’air ont presque diminué de moitié pour atteindre environ trois millions de dollars au taux de change officiel, ce qui suscite des inquiétudes quant à l’engagement du gouvernement à faire face à la crise.
Causes profondes et nécessité de changement
La consommation excessive de mazout et la crise environnementale actuelle en Iran résultent d’une combinaison d’échecs politiques et de gestion. La négligence et le mépris du régime pour les principes scientifiques, tout en exploitant les ressources naturelles sans rendre de comptes, ont conduit à la dégradation de l’environnement et au mécontentement de la population. Pour s’attaquer aux problèmes les plus profonds, il est impératif d’en supprimer la cause première, qui se trouve dans le régime actuel. Le peuple iranien, bien conscient de la culpabilité du régime, exige un changement qui donne la priorité à la préservation de son environnement et au bien-être de tous les êtres vivants.
La crise de la pollution de l’air en Iran représente une situation désastreuse qui exige une attention urgente et des mesures correctives. La combustion excessive de mazout, les normes inadéquates en matière de carburant, la mauvaise gestion des ministères et l’incapacité à faire respecter les réglementations environnementales ont eu de graves conséquences sur la santé et entraîné des pertes économiques. Pour sauvegarder l’environnement de l’Iran et protéger ses citoyens, il est impératif de mettre en place un plan national global et de s’engager en faveur des sources d’énergie renouvelables. En outre, il est nécessaire de supprimer la cause première, à savoir le régime en place, afin d’établir une gouvernance responsable qui donne la priorité à la préservation de l’environnement et au bien-être de la population iranienne.
Source : Iran Focus