CSDHI – Alors que la version officielle attribue le crime odieux du célèbre cinéaste iranien à des coupables non identifiés, de nombreux Iraniens se souviennent parfaitement des célèbres meurtres en chaîne des années 1990 et nourrissent de profonds soupçons quant à l’implication du gouvernement.
La fille du célèbre cinéaste iranien Mehrjui, Mona, a fait la poignante découverte dimanche soir. Immédiatement après, quatre suspects liés aux meurtres ont été appréhendés, comme l’a déclaré le régime. Toutefois, ces développements ne sont pas de nature à calmer l’agitation dans le cœur du peuple iranien, qui ne se souvient que trop bien du passé.
Une interview récente du journal officiel Etemad révèle que le couple a fait l’objet de menaces une semaine seulement avant la tragédie. Vahideh Mohammadi-Far a raconté un incident alarmant au cours duquel un intrus, armé d’un couteau, a tenté de s’introduire dans leur maison. Elle a souligné l’accent étranger de l’inconnu, ce qui a suscité des questions sur l’origine et l’intention de la menace.
Les détails de leur mort prématurée ont été décrits par l’agence de presse Fars, connue pour ses liens avec le Corps des gardiens de la révolution islamique. Selon cette agence, le célèbre cinéaste iranien Mehrjui a reçu trois coups mortels à la gorge, tandis que sa femme a été frappée à la tempe. Deux téléphones portables ont également disparu de la scène de crime.
Il est difficile d’ignorer les similitudes obsédantes entre cet incident et les meurtres en chaîne de la fin des années 1990. À cette époque, plusieurs dissidents, intellectuels et écrivains ont été brutalement assassinés pour avoir exprimé leur opposition au régime iranien ou pour avoir plaidé en faveur d’une réforme politique. Les enquêtes ont révélé que ces meurtres avaient été orchestrés par des personnalités influentes au sein du gouvernement, principalement liées au ministère du Renseignement et de la Sécurité (MOIS).
Le ministère de l’intérieur a ensuite lancé une campagne de relations publiques, impliquant Saeed Emami, alors vice-ministre du renseignement et de la sécurité, comme étant le cerveau de l’affaire. Emami a ensuite été déclaré mort, avec un taux élevé d’arsenic dans son organisme, une tentative apparente du régime de clore le chapitre de ces meurtres. Mais le système de persécution profondément enraciné du régime persiste encore aujourd’hui.
La disparition du célèbre cinéaste iranien Mehrjui fait suite à la publication, 18 mois auparavant, d’une vidéo dans laquelle il affrontait avec audace le ministre de l’orientation et de la culture. Faisant preuve d’un courage et d’une conviction immenses, il s’engageait à s’opposer à toute oppression.
La tragédie du célèbre cinéaste iranien Mehrjui faisant écho aux événements passés, le public iranien reste sceptique quant à la version officielle et réclame justice et transparence.
Source : Stop Fundamentalism