Les relations déjà tendues de l’Iran avec la communauté internationale ont été encore plus difficiles le vendredi 24 novembre, suite à l’exécution d’un mineur, Hamidreza Azari, 17 ans.
CSDHI – Cet acte souligne le mépris permanent du pays pour les normes internationales en matière de droits de l’homme, en particulier à la lumière du soulèvement national en cours, déclenché par la mort d’une jeune femme aux mains de la « police de la moralité ».
La loi iranienne, fondée sur une interprétation fondamentaliste de la charia, considère que les garçons sont légalement responsables à partir de l’âge de 15 ans. Cette disposition est en contradiction avec le droit international, qui définit un mineur comme toute personne âgée de moins de 18 ans et interdit strictement son exécution. Malgré cela, les autorités iraniennes, y compris l’observateur national des droits de l’homme, ont toujours rejeté les accords internationaux pertinents, tels que la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, au profit de lois nationales influencées par les traditions culturelles et religieuses.
En règle générale, les autorités iraniennes reportent l’exécution des mineurs jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge adulte afin d’atténuer les réactions de la communauté internationale. Toutefois, le cas d’Azari marque un écart par rapport à cette pratique, les médias d’État ayant prétendument falsifié son âge pour détourner les critiques.
Cette inquiétude est encore amplifiée par l’exécution de Milad Zohrevand, 21 ans, à Hamedan le 23 novembre, en lien avec le soulèvement de l’année dernière. L’approche du régime en matière de publicité des exécutions est devenue plus calculée, les exécutions se déroulant souvent dans le secret. L’exécution de Zohrevand, confirmée par des groupes de défense des droits de l’homme et des initiés du régime, s’est déroulée sans procédure régulière, et son corps n’a pas été remis à sa famille pour des funérailles en bonne et due forme. Dans le but d’étouffer d’éventuelles protestations, son corps a été enterré à Hamedan plutôt que dans sa ville natale, Malayer, et des mesures de sécurité ont été prises pour empêcher son déplacement.
L’exécution du prisonnier politique kurde Ayoub Karimi, le 28 novembre, met en évidence le ciblage disproportionné des minorités ethniques, en particulier des Kurdes et des Baloutches, qui ont joué un rôle important dans le soulèvement de 2022.
Ces actions récentes du régime iranien témoignent d’une escalade calculée des mesures répressives, entraînant une recrudescence des violations des droits de l’homme. Le mutisme de la communauté internationale enhardit le régime et fait craindre une répétition des atrocités passées et de graves conséquences, notamment des migrations massives.
La position passive des dirigeants mondiaux sur ces questions, qui les traitent davantage comme des outils diplomatiques que comme des impératifs moraux urgents, risque de permettre à ces graves violations des droits de l’homme de se poursuivre sans contrôle.
Source : Stop Fundamentalism