CSDHI – Amirhossein Maghsoudloo, professionnellement connu sous le nom de Tataloo, a été remis aux autorités iraniennes par la police turque au poste frontière de Bazargan, a rapporté mercredi l’agence de presse IRIB (Islamic Republic of Iran Broadcasting).
Les informations d’IRIB citent des accusations de « propagation de la corruption et de l’obscénité » pour son arrestation. Les allégations portent également sur la présence présumée de mineurs dans sa résidence d’Istanbul.
Samedi, les autorités turques ont arrêté M. Tataloo à la suite d’une plainte déposée par le consulat de la République islamique.
Selon les agences de presse iraniennes, M. Tataloo s’est rendu au consulat vendredi et s’est retrouvé impliqué dans une confrontation avec le personnel, ce qui a donné lieu à une plainte officielle.
Les experts estiment qu’il pourrait être condamné en Iran pour « corruption sur terre », un jugement passible de la peine de mort.
Tataloo n’a jamais donné de concert en Iran. Il est connu pour son apparence particulière, son maquillage, ses tatouages, ses vêtements non conventionnels et le contenu provocateur de ses chansons, de ses vidéos et de ses messages sur les réseaux sociaux.
Tataloo a été critiqué en Iran pour diverses raisons, notamment parce qu’il aurait « encouragé l’insulte et la violence à l’égard des femmes » ou « encouragé les adolescents à avoir des relations sexuelles ».
Malgré ces critiques, il conserve une importante base de fans, connus sous le nom de Tatalities, qui admirent sa notoriété et ne trouvent rien à redire à sa conduite, à son discours et à son mode de vie.
Il a fait la une des journaux pour avoir soutenu Ebrahim Raïssi lors de l’élection présidentielle iranienne de 2017, bien qu’il ait critiqué Raïssi, qui a été élu président en 2021, depuis qu’il s’est installé en Turquie. Et en 2015, il a réalisé une vidéo défendant le programme nucléaire iranien.
Un sociologue, optant pour l’anonymat, qui a parlé à VOA, a attribué la proéminence de Tataloo aux restrictions qui prévalent en Iran. Ils ont noté que malgré les efforts déployés par la République islamique depuis quatre décennies pour établir une société islamique, une génération de chanteurs comme Tataloo a émergé, remettant en question les valeurs religieuses et morales du gouvernement tout en recueillant des milliers d’adeptes.
Certaines informations de ce rapport proviennent de l’Associated Press.