CSDHI – Cette décision fait suite à une fervente réaction mondiale, en particulier de la diaspora iranienne, et à une plainte déposée par des partisans de la Résistance iranienne au sujet du rôle présumé de Raïssi dans des exécutions de masse.
L’annonce de la participation prévue de Raïssi au forum avait suscité l’indignation dans le monde entier, entraînant des manifestations de grande ampleur dans plusieurs villes. Ces manifestations, organisées par des partisans de la Résistance iranienne, s’opposaient avec véhémence à la présence de Raïssi à l’événement. Parallèlement au forum, un important rassemblement a été prévu à Genève par la Résistance iranienne.
L’implication présumée de Raïssi dans le « Comité de la mort », responsable de l’exécution de plus de 30 000 prisonniers politiques en 1988, est au cœur de la controverse. La plupart des victimes étaient associées aux Moudjahidines du peuple iranien (OMPI).
En réponse à ces allégations, trois anciens prisonniers politiques et sympathisants de l’OMPI ont déposé une plainte auprès des autorités suisses, demandant l’arrestation de Raïssi et des poursuites pour crimes contre l’humanité liés au massacre de 1988.
La plainte, adressée au procureur fédéral suisse Andreas Muller, demande l’arrestation de Raïssi pour sa participation à des actes de génocide, de torture, d’exécutions extrajudiciaires et d’autres crimes contre l’humanité. Un plaignant a raconté une interaction glaçante avec Raïssi, qui aurait confirmé la condamnation à mort du plaignant après avoir appris son soutien à l’OMPI.
Parallèlement, une lettre ouverte à Filippo Grandi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a été envoyée, cosignée par d’anciens dirigeants mondiaux, des lauréats du prix Nobel et diverses personnalités des droits de l’homme. La lettre critique la participation de Raïssi au forum de l’ONU, soulignant son rôle présumé dans le massacre de 1988 et son implication dans les récentes répressions violentes, y compris l’assassinat de manifestants en 2019 et 2022, et une forte augmentation des exécutions en Iran.
La lettre accuse également le gouvernement de Raïssi d’étendre ses tactiques de répression au-delà des frontières de l’Iran, en ciblant les membres de l’OMPI par le biais de procès pour l’exemple par contumace. La pétition affirme avec force que l’ONU ne devrait pas ternir sa réputation en s’associant à une personne accusée de graves violations des droits de l’homme.
L’Agence France Presse indique qu’à la suite de ces développements, l’ONU a confirmé que le ministre des affaires étrangères du régime, Hossein Amir-Abdollahian, dirigerait la délégation iranienne, suggérant ainsi le retrait de Raïssi du voyage. Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a ensuite confirmé ce changement à l’agence de presse suisse Keystone-SDA.
Bien que le régime iranien n’ait pas officiellement lié l’annulation du voyage de Raïssi à la plainte déposée, il semble de plus en plus probable que les préoccupations liées à son passé criminel présumé aient influencé la décision. Cette tournure des événements fait écho au récent verdict d’un tribunal suédois condamnant l’ancien gardien de prison Hamid Noury à la prison à vie pour son rôle dans le massacre de 1988, créant ainsi un précédent pour la poursuite d’autres personnes impliquées, y compris Raïssi et le guide suprême iranien Ali Khamenei.
Source : Stop au Fondamentalisme