CSDHI – L’infrastructure Internet de l’Iran se distingue globalement pour toutes les mauvaises raisons, la censure imposée par le gouvernement servant de coupable majeur. L’Association du commerce électronique de Téhéran (TECA) dresse un tableau sombre, mettant en évidence des problèmes tels que les sites web bloqués, les interruptions fréquentes, les vitesses lentes et la surcharge des adresses IP en raison d’un filtrage important.
Dans un rapport détaillé, les experts de la TECA attribuent cette situation désastreuse au manque de connaissances techniques des fonctionnaires, la qualifiant de problème « auto-infligé ». En conséquence, l’Iran est devenu un point névralgique pour les perturbations de l’Internet mondial, obligeant les citoyens à se tourner vers les services VPN et d’autres outils de contournement pour conserver l’accès aux informations en ligne vitales.
L’enquête menée par TECA au cours des neuf derniers mois révèle que près de la moitié des sites web en Iran ont subi des interruptions. Les coupures quotidiennes de l’internet, particulièrement fréquentes entre 17 et 23 heures, sont liées au déploiement de nouveaux équipements de filtrage au sein du réseau national, ce qui entraîne des perturbations fonctionnelles et une saturation des processeurs.
La qualité d’Internet en Iran est l’une des 50 dernières au niveau mondial, ce qui place le pays aux côtés de certaines des nations les plus pauvres et les plus sous-développées du monde. Le rapport suggère qu’en raison d’un manque de compréhension technique, les responsables du régime iranien pourraient appliquer une censure aveugle au niveau de l’IP sans justification transparente.
Au-delà du blocage de sites web et de l’étranglement de la bande passante, les autorités du régime iranien ont intensifié les fermetures d’Internet, notamment en période de troubles politiques, comme les manifestations de 2019 et 2022. Au cours du premier semestre 2023, l’Iran est devenu le principal responsable des fermetures d’Internet, comme l’a indiqué le fournisseur de VPN Surfshark. Des interruptions hebdomadaires pendant les prières du vendredi dans la région de Zahedan sont en vigueur depuis la fin de 2022, contribuant à une augmentation substantielle de l’utilisation des réseaux privés virtuels.
Cependant, les autorités du régime ont également ciblé les utilisateurs de VPN, ce qui a valu à l’Iran une médaille d’argent pour la censure des VPN l’année précédente. Malgré la condamnation internationale de la censure de l’internet en Iran et les appels au rétablissement de l’accès et à la protection des droits numériques, le régime n’a guère montré de volonté de relâcher son emprise. Au contraire, il y a eu une augmentation des investissements dans le développement de plateformes et d’infrastructures nationales.
Source : INU