CSDHI – Le 25 mars, le site web Shohaday-e Iran, associé au ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité (MOIS), a republié une lettre vieille de plusieurs décennies du fondateur de la nation, Ruhollah Khomeini, à son successeur désigné, Hossain-Ali Montazeri, ce qui constitue une initiative intrigante.
Cet acte fait revivre un moment crucial de l’histoire, mettant en lumière un conflit profondément enraciné au sein du régime iranien et ses efforts constants contre les Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), un groupe qui milite pour un Iran laïque et démocratique.
La republication de la lettre est un rappel sinistre des conflits internes qui ont affecté le paysage politique iranien, en particulier après la destitution de Montazeri, qui s’était opposé au massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en 1988, principalement des partisans de l’OMPI. Le message de Khomeini à Montazeri était clair : ses sympathies envers les « factions libérales » et l’OMPI le disqualifiaient pour la direction du pays, considérant cela comme une trahison de la révolution islamique.
La position audacieuse de Montazeri à l’égard du massacre, qu’il a qualifié de « plus grand crime » de la République islamique, met en évidence les tactiques brutales utilisées par le régime pour étouffer la dissidence. Ses critiques ne portaient pas seulement sur les exécutions, mais remettaient en question l’approche même du recours à la violence contre l’opposition idéologique, une position qui trouve un écho chez de nombreux partisans de la réforme en Iran.
L’acharnement du régime à l’encontre de l’OMPI/MEK, y compris les récents procès de ses membres et les vastes efforts de propagande, soulève des questions quant à la menace perçue par l’organisation. Les actions de Téhéran, qui vont de la production de films et de livres aux cyber-attaques contre les ressources de l’opposition, révèlent un effort concerté pour saper l’OMPI/MEK et sa coalition mère, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI).
Cette campagne systématique comprend une désinformation stratégique, l’utilisation d’un réseau mondial de médias et d’ONG pour discréditer la résistance, ainsi qu’un harcèlement judiciaire dans les pays européens. Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie plus large décrite dans des documents ayant fait l’objet d’une fuite, notamment un document issu d’une réunion entre le ministère des affaires étrangères et des responsables du ministère des affaires étrangères et de la sécurité intérieure visant à contrer l’influence de l’OMPI et de la Mecklembourg-Pakistan.
La fixation du régime sur l’OMPI contredit l’idée qu’il se fait du groupe comme d’une force marginale, suggérant une crainte plus profonde de son potentiel de mobilisation de la dissidence publique. Ceci est évident dans les activités des unités de résistance de l’OMPI à travers l’Iran, qui continuent d’inspirer l’opposition au régime malgré de sévères mesures de répression.
L’accès non autorisé et la fuite de documents sensibles du ministère des affaires étrangères par le groupe « Ghiam ta Sarnegouni » ont récemment mis en lumière les vulnérabilités du régime et l’importance de la résistance continue de l’OMPI. La défiance généralisée, y compris les nombreux actes de protestation et de vandalisme contre les symboles du régime, montre une société de plus en plus impatiente face à une gouvernance oppressive.
En republiant la lettre de Khomeini et en intensifiant sa campagne contre l’OMPI, le régime souligne involontairement le rôle durable de l’organisation dans la lutte de l’Iran pour la liberté. Cet acte, qui vise à intimider, réaffirme au contraire l’importance de l’OMPI dans le mouvement plus large en faveur d’un Iran démocratique et laïque, et trouve un écho auprès d’une population avide de changement.
Source : Stop Fundamentalism