The Australian, 26 mai – Un homme de Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) employé par l’Armée du Salut a conduit un « brutal passage à tabac » qui a tué un demandeur d’asile iranien Reza Barati lors des émeutes sur l’île Manus, a déclaré un rapport indépendant.
M. Barati, 23 ans, est mort après avoir reçu des coups et des coups de pied d’agents du centre de détention et avant qu’une pierre ne le frappe à la tête.
Le ministre de l’Immigration, Scott Morrison, a publié aujourd’hui une enquête indépendante sur les émeutes de février au centre de la Nouvelle- Guinée Papouasie, au cours desquelles 69 personnes au moins ont été blessées.
M. Morrison dit que l’enquête de l’ancien fonctionnaire Robert Cornall tentait de révéler ce qui s’est passé pendant les « quelques jours » épouvantables du processus d’installation du demandeur d’asile.
En publiant ce rapport, il a déclaré que les émeutes des 16 au 18 février ont été suivies par une montée de tensions, de colère et de frustrations parmi les détenus.
Le rapport indique que M. Barati a subi un grave traumatisme crânien « provoqué par un passage à tabac de plusieurs assaillants ».
Un témoin oculaire de l’attaque a été interviewé lors de l’enquête.
« Il dit que l’attaque a été menée par un habitant de la Papouasie Nouvelle Guinée employé de l’Armée du Salut et il a nommé plusieurs autres témoins qui, selon lui, peuvent corroborer sa déclaration ».
Rapport sur les émeutes de l’île Manus
Le rapport comprend le témoignage de témoins disant avoir vu M. Berati être frappé par un habitant de la PNG avant d’être agressé par d’autres gardes.
« Une fois à terre, plus de 10 policiers qui passaient, lui ont donné des coups de pied dans la tête », peut on lire sur la déposition d’un témoin, « M. T3 ».
« Quand il est tombé, tous les gardes qui passaient, lui ont donné des coups de pied dans la tête, et le dernier, l’un des habitants de la PNG (…) lui a jeté une très grosse pierre sur la tête ».
Un médecin a précisé que «M. Barati a eu la tête brisée avec une fissure sur le côté gauche du crâne », selon le rapport.
M. Morrison a expliqué qu’un « processus approprié » était maintenant en cours afin de faire face à la criminalité pendant les émeutes.
Les noms des auteurs présumés ont été expurgés du rapport alors que la police mène des enquêtes pour mettre en examen les personnes impliquées.
Le rapport fait 13 recommandations, qui ont toutes été mises en œuvre ou sont en passe de l’être.
L’examen a révélé qu’il n’y avait pas de facteur particulier ayant provoqué la violence.
« Il n’est pas possible d’isoler un facteur qui, si traité différemment, peut aboutir à moins de blessures et de dommages ou à répartir les responsabilités pour provoquer des incidents directement à une ou à plusieurs des parties concernées », a-t-il dit.
Mais il pense que la frustration et l’anxiété sur un manque d’information au sujet des politiques de réinstallation a été un facteur clé des tensions.
Les tensions ont également été aggravées par « l’antagonisme qui avait été élaboré entre certains transférés et des indigènes employés dans le centre et des sympathisants dans la communauté locale. Certains transférés ont traités des employés locaux du centre de manière irrespectueuse et raciste, et ont critiqué leur pays ».
M. Morrison a déclaré que les décès et les blessures n’auraient pas eu lieu si les détenus n’avaient pas monté une série de manifestations, mais les protestations ne peuvent en aucun cas justifier ce qui a suivi.
Le rapport conclue qu’il y a une « lourde tâche » pour rétablir la confiance entre les opérateurs du centre et les détenus et que des poursuites contre les responsables « joueront un grand rôle dans le rétablissement de la confiance ».
Le rapport note qu’au cours des deux jours d’émeutes au moins 69 personnes ont été soignées pour blessures, tandis que d’autres se sont présentées pour des troubles post traumatiques dans les semaines qui ont suivies les émeutes.
Outre M. Barati, les blessures les plus significatives concernaient un détenu qui a perdu l’œil droit, un autre sur qui on a tiré dans le postérieur et un autre à qui on a tranché la gorge.