AFP, 21 aout 2014 – La journaliste iranienne Saba Azarpeyk, qui collabore avec plusieurs journaux considérés comme proches des réformateurs, a été libérée sous caution après près de trois mois de détention, a annoncé jeudi son avocat.
Mme Azarpeyk a été libérée mercredi soir en échange d’une caution de 2 milliards de rials (environ 65.000 dollars) selon la décision du procureur chargé des délits liés à la culture et aux médias, a précisé Mahmoud Alizadeh Tabatabaie à l’agence officielle Irna.
Elle est accusée de « propagande contre le régime », a-t-il ajouté.
La journaliste avait été arrêtée le 28 mai à son domicile. Elle couvrait l’actualité parlementaire pour plusieurs journaux, dont le grand quotidien réformateur Etemad.
En janvier 2013, elle faisait partie d’un groupe de 18 journalistes travaillant pour des médias réformateurs arrêtés par les forces de sécurité et accusés de collaboration avec des médias « contre-révolutionnaires » persans basés à l’étranger. Ils avaient été libérés quelques semaines plus tard.
Ces médias (BBC Persian, Voice of America et Radio Free Europe/Radio Farda) sont accusés par Téhéran de participer au « complot » occidental visant à déstabiliser le régime iranien.
Depuis l’élection en juin 2013 du président Hassan Rohani, plusieurs quotidiens réformateurs ont été fermés définitivement. Des intellectuels proches du courant réformateur ont également été condamnés à la prison pour action contre la sécurité nationale et propagande contre le régime.
Trois journalistes, dont le correspondant du Washington Post Jason Rezaian et son épouse Yeganeh Salehi, ont été arrêtés en juillet dernier et sont détenus dans le cadre d’une affaire liée à la sécurité de la République islamique, selon la justice.
M. Rezaian possède les nationalités américaine et iranienne. Son épouse, qui travaille pour le quotidien The National basé aux Emirats arabes unis, est iranienne.
Les Etats-Unis, qui n’ont plus de relations diplomatiques avec Téhéran depuis la Révolution islamique de 1979, ont demandé la libération des journalistes, de même que le quotidien américain, des associations de défense des journalistes et l’ONU.
Mais l’Iran, qui ne reconnaît pas le principe de double nationalité, estime que ces arrestations sont une affaire intérieure.