CSDHI – Le Parlement iranien a ratifié une loi amendée qui réduit les heures de travail des employés de sexe féminin avec certaines obligations familiales à huit heures par semaine. Bien que la loi oblige les employeurs à payer des salaires à temps plein à ces femmes, les défenseurs des droits affirment que la loi va nuire aux perspectives d’emploi des femmes entrant sur le marché du travail et réduire la sécurité d’emploi des personnes déjà employées, car les employeurs rechignent à payer le coût de la législation auxquels ils s’exposeront.
« En Iran, les employeurs trouvent mille façons d’éviter de payer les salaires des travailleurs à temps plein tout en se débarrassant d’eux en toute impunité. Sans changer le comportement des employeurs, cette loi ne fera que rendre les conditions plus difficiles pour les femmes employées », a déclaré la militante des droits des femmes basée à Téhéran à la Campagne internationale pour les droits de l’homme en Iran.
« L’expérience nous apprend que les employeurs détestent les dépenses supplémentaires », a déclaré un syndicaliste iranien qui a demandé à rester anonyme. « En ce moment, il y a un débat entre le gouvernement et les employeurs au sujet de qui doit couvrir les coûts associés à cette loi. Les employeurs ne peuvent pas avoir le poids de forcer le gouvernement, mais ils peuvent réduire leur main-d’œuvre et arrêter d’embaucher ».
« Les femmes qui travaillent actuellement peuvent accueillir ce projet de loi. Celles qui seront les plus touchées sont les femmes qui entreront sur le marché du travail dans l’avenir ; les employeurs ne voudront pas embaucher des femmes dans ces conditions », a déclaré le chercheur spécialisé dans les études féminines, Nasrin Afzali. « Pourtant, les femmes employées ne devraient pas se sentir en sécurité ; elles seront les premières à perdre leur emploi lorsque les employeurs décideront de faire des coupes dans la main-d’œuvre, ou elles n’auront aucune considération pour les postes d’encadrement ».
Le fardeau des coûts
La loi « de réduction des heures de bureau pour les femmes avec des circonstances particulières », qui a été transmise pour ratification finale au Conseil des gardiens, au corps clérical qui examinent de près et approuvent la conformité de toutes les lois avec la loi islamique, autorise les ministères de la Santé et de la Justice et de l’organisation de l’assistance sociale à déterminer quelles employées sont qualifiées pour des heures de travail inférieures.
Les femmes qualifiées doivent avoir des enfants handicapés ou des enfants de moins de six ans, ou des membres de la famille malades ayant besoin de soins ; ces femmes seraient admissibles à travailler 36 heures mais théoriquement à être payées sur la base d’une semaine de 44 heures.
Le président du Parlement Ali Larijani a déclaré que le gouvernement refuse de se conformer à l’article 7 de la loi, qui exige que le gouvernement indemnise les employeurs pour les dépenses découlant de la loi dans les secteurs privés et non-gouvernementaux.
Le 22 avril 2016, le député Abdolreza Azizi, président de la Commission parlementaire des affaires sociales, a déclaré qu’on s’occuperait des employeurs si des employeurs féminins sont licenciés en conséquence de la loi, mais il n’a pas dit comment.
L’Iran maintient l’un des pourcentages les plus bas du monde de main-d’œuvre féminines. Selon l’organisation de la planification et du management de la République islamique, les femmes occupent seulement 11 % des emplois du pays.
Selon une étude menée par le sociologue Mehrdad Darvishpour, la discrimination fondée sur le sexe, la structure patriarcale des familles, et l’idéologie étatique d’anti – droits de a femme ont maintenu des taux d’emploi féminins, faibles depuis la révolution de 1979 en Iran.
Source : Campagne Internationale pour les droits de l’homme en Iran