La justice iranienne a ordonné mardi l'arrestation du directeur d'un important journal réformateur après un article attaquant d’ Ahmadinejad sur ses propos concernant l'"imam caché", a rapporté l'agence estudiantine Isna.
Un mandat d'arrêt a été délivré à l'encontre de Mohammad Javad Haghshenas, le directeur de Etemad Melli, qui est accusé d'avoir diffusé des mensonges et publié des "insultes", a déclaré à l'agence un porte-parole judiciaire de Téhéran.
Selon le porte-parole, l'article "insultant" a été écrit par un religieux, Rasoul Montajab-Nia, et publié dans l'édition de mardi de Etemad Melli, l'organe d'un parti réformiste du même nom.
Montajab-Nia y dresse la liste de plusieurs commentaires attribués à Ahmadinejad concernant le Mahdi, l'imam caché.
Les chiites, majoritaires en Iran, croient que le dernier imam chiite, 12e successeur du prophète Mahomet, disparu il y a douze siècles, doit revenir sur terre pour y établir paix et justice.
"On entend souvent le président et ses conseillers dire que ce gouvernement est dirigé par l'imam", écrit Montajab-Nia, également membre du parti Etemad Melli.
"De telles rumeurs affaiblissent les croyances des gens et sont tournées en ridicule par les ennemis de l'islam", affirme-t-il.
"Si elles sont vraies (…) pensez-vous que de telles remarques puissent justifier la mauvaise gestion du gouvernement face au mécontentement du peuple?", a-t-il demandé.
Début mai, Ahmadinejad s'était attiré des critiques de religieux pour avoir dit que la main du Mahdi était "visible dans la gestion de toutes les affaires du pays".
Le parti Etemad Melli est dirigé par l'influent religieux Mehdi Karroubi, président du Parlement de 2000 à 2004 et rival d'Ahmadinejad aux élections présidentielles de 2005.
Ali Akbar Javanfekr, le conseiller de presse d' Ahmadinejad, a qualifié l'article de "propagande, de ruse politique pour perturber l'opinion politique et pousser à la désunion (…) parmi les responsables", selon des propos rapportés par Isna.
(AFP)