CSDHI – Reporters sans frontières a publié un communiqué sur la répression des cyberjournalistes en Iran. Il parle plus particulièrement de Shahnaz Gholami, "arrêtée le 9 novembre 2008, à son domicile à Téhéran, sans motif officiel, quelques jours avant que des propos qualifiant Internet “d’instrument de subversion” aient été publiés dans la presse proche du chef de l’Etat.
“Shahnaz Gholami est la deuxième cyberjournaliste actuellement détenue par les autorités, nous faisant craindre une vague de répression de grande ampleur. Les autorités ne cachent d’ailleurs plusqu’elles perçoiventla plupart des canaux de diffusion de l’information comme des moyens de porter atteinte à la souveraineté de l’Iran. Nous demandons la libération des cyberdissidents actuellement derrière les barreaux”, a déclaré l’organisation.
"Shahnaz Gholami est directrice du weblog Azar Zan (http://azarwomen.blogfa.com/). Elle a déjà été condamnée, le 20 septembre 2008, à six mois de prison, par la première chambre du tribunal de la révolution de Tabriz (Nord-Ouest), pour "publicité à l’encontre de la République islamique" mais était en liberté dans l’attente de l’ouverture de son procès en appel, dont la date n’est pas encore fixée.
"Membre de l’Association des femmes journalistes (ARZ), Shahnaz Gholami s’est fait connaître pour son implication dans le mouvement de lutte pour les droits des femmes. En août 2007, elle avait été emprisonnée pendant trois semaines pour avoir dénoncé la répression policière qui s’était abattue sur des manifestants dans différents villes de la province azerbaïdjanaise. Dans les années quatre-vingt, Shahnaz Gholami avait passé cinq ans en détention en raison se ses activités politiques."
RSF rappelle que : "Depuis le 3 novembre, la Commission de la justice du Parlement iranien a décidé de mettre en place un nouveau comité de filtrage en ratifiant certains articles du projet de loi concernant les “délits d’Internet”. Depuis 2003, le gouvernement est doté d’une commission dédiée à l’établissement d’une liste noire de sites Internet jugés “illégaux” (parmi eux : YouTube, Facebook et Orkut).
"Le conseiller du procureur général de Téhéran a également déclaré le 19 novembre que les autorités étaient à l’origine du filtrage de “cinq millions de sites Internet.”
"Reporters sans frontières rappelle également qu’un projet de loi, daté du 2 juillet 2008, est en cours d’adoption. Il punit de la peine de mort la création de blogs et de sites Internet faisant la promotion de la corruption, la prostitution et l’apostasie”. L’iran figure sur la liste des “ennemis d’Internet” établie par Reporters sans frontières."