CSDHI – Le bilan des droits de l’homme de Hassan Rohani est marqué par 3 800 exécutions en Iran. Dès le premier jour, le régime iranien a fondé son règne sur les piliers de la répression intérieure et de l’exportation du terrorisme et une mentalité religieuse réactionnaire.
Peu importe la faction au pouvoir en Iran, les violations systématiques des droits humains se poursuivent sans relâche depuis 40 ans.
Même après l’arrivée au pouvoir du « modéré » Hassan Rohani, qui s’était pourtant vanté de détenir les « clés » des problèmes en l’Iran, il n’a pas réussi à apporter un iota des libertés auxquelles le peuple iranien aspire et qu’il mérite.
Son bilan a révélé une loyauté sans faille au guide suprême en matière d’oppression sociale et de répression continue.
Dans les années 1980, Hassan Rohani avait appelé à l’exécution publique des dissidents politiques lors des prières du vendredi. En 1999, en tant que secrétaire du Conseil suprême de sécurité, il a joué un rôle majeur dans la répression du soulèvement des étudiants et de la population de Téhéran.
Un nombre effarant d’exécutions, de châtiments publics et une tendance croissante à l’oppression constituent le bilan présidentiel de Hassan Rohani, sans parler des guerres au Moyen-Orient.
Les forces de sécurité ont continué de harceler, d’interroger et d’emprisonner des centaines de militants, de défenseurs des droits humains, de journalistes et de membres de minorités ethniques et religieuses.
L’incroyable ampleur des exécutions et des tortures dans les prisons et l’arrestation de plus de 8 000 personnes lors des soulèvements de 2017-2018 témoignent des violations persistantes des droits humains sous sa présidence « modérée » en Iran.
Voici un aperçu des graves violations des droits de la personne en Iran et une série de questions qui serviront de test décisif pour vérifier l’authenticité de l’engagement de Hassan Rohani en faveur de la justice et des droits de l’homme.
Exécutions
Le code pénal iranien autorise les exécutions selon différentes méthodes, telles que la pendaison, la lapidation et le peloton d’exécution.
Au moins 3 800 personnes ont été exécutées sous le mandat de Hassan Rohani. Cela fait de l’Iran le premier pays au monde en termes d’exécutions par nombre d’habitants, et le second pays après la Chine pour le nombre d’exécutions.
Néanmoins, les chiffres réels sont nettement plus élevés, car la plupart des exécutions en Iran sont maintenues secrètes.
Ce n’est pas seulement le nombre d’exécutions qui est effroyable, mais aussi la nature de certaines d’entre elles. Les exécutions ont touché 38 mineurs, 93 femmes, 91 prisonniers politiques et 219 personnes ont été pendues en public. Cela concerne également des membres de minorités ethniques et religieuses, notamment des Arabes ahwazis, des Kurdes et des Sunnites.
Bien que l’Iran ait ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, les gouvernements de Hassan Rouhani n’ont fait aucun effort pour modifier le code pénal du pays, qui autorise l’exécution de petites filles dès l’âge de 9 ans et de jeunes garçons dès l’âge de 15 ans.
Torture
La torture est institutionnalisée dans les lois pénales du régime, approuvée par le pouvoir judiciaire et ouvertement prônée par les responsables du régime.
Le fouet, utilisé pour plus de 100 infractions en Iran, figure en bonne place dans le code pénal des mollahs.
Le régime nie le recours à la torture en dépit de milliers d’informations remontant aux années 80 qui prouvent le recours à la torture pour soustraire des aveux forcés à des prisonniers ou briser le mental des prisonniers politiques.
Au moins 14 détenus arrêtés lors des manifestations de décembre 2017 à janvier 2018 ont été jusqu’ici identifiés comme étant décédés des suites de tortures en prison en Iran. Dans un acte de propagande, les autorités ont tenté de minimiser l’importance de certains de ces décès en affirmant qu’il s’agissait de « suicides ».
Aucun responsable n’a été tenu responsable.
La vaste majorité des 8 000 dissidents arrêtés l’an dernier, l’ont été par le ministère du Renseignement qui est devenu, sous de Hassan Rohani, l’un des principaux violateurs des droits humains en Iran.
Prisonniers politiques
L’Iran détient de nombreuses personnes en prison sur la base d’accusations politiques tandis que des responsables iraniens ont nié, à maintes reprises, l’existence de prisonniers politiques en Iran.
Parce que le pouvoir judiciaire récuse le terme de « prisonniers politiques », ces derniers sont généralement jugés par des tribunaux révolutionnaires, où les sanctions sont plus sévères.
Parmi les prisonniers politiques en Iran figurent des dissidents politiques pacifiques, des journalistes, des professionnels d’Internet, des étudiants, des cinéastes, des musiciens et des écrivains, ainsi que des défenseurs des droits humains, notamment des avocats, des militantes des droits des femmes, des défenseurs des droits des minorités, des militants écologistes, des militant qui luttent contre la peine capitale et ceux qui recherchent vérité, justice et réparation pour les exécutions massives et les disparitions forcées des années 1980.
Beaucoup d’entre eux sont maintenus en isolement et soumis à des traitements horribles de la part des autorités.
Le régime iranien retarde ou refuse délibérément de dispenser les soins médicaux spécialisés urgents aux prisonniers politiques. Les autorités pénitentiaires ont régulièrement minimisé ou démenti la gravité de leurs problèmes de santé, traité des affections graves par des analgésiques simples et refusé de leur donner des médicaments essentiels. Les prisonniers politiques et les prisonniers d’opinion sont généralement visés par ces pratiques. Les prisonniers politiques Arash Sadeghi, Atena Daemi, Soheil Arabi, Majid Assadi, Zeynab Jalalian, Arjang Davoudi, Mohammad Banazadeh-Amirkhizi, Mohammad Habibi, Abolghassem Fouladvand et Saïd Shirzad font partie de ceux qui se sont vu refuser délibérément l’accès médical.
Un exemple choquant de la violence généralisée perpétrée contre les prisonniers politiques iraniens est le meurtre d’un jeune homme de 21 ans, Alireza Shir-Mohammad-Ali. Ce prisonnier politique a été poignardé à mort par deux autres prisonniers, le 10 juin, à la prison de Fashafuyeh. Sa mère et son compagnon de cellule croient qu’Alireza a été tué sur ordre des responsables pénitenciers.
Le jeune prisonnier politique avait été condamné à huit ans de prison pour « blasphème », « insulte au fondateur de la République islamique », « insulte du Guide » et « propagande » contre le régime ». Le régime considère toutes ces violations comme des « atteintes à la sécurité ».
Persécution des minorités religieuses
Des attaques généralisées et systématiques ont continué d’être perpétrées contre les minorités religieuses.
La persécution systématique des minorités religieuses par le régime iranien a donné lieu à de nombreux crimes haineux, et aucun agresseur n’a encore été poursuivi ou traduit en justice.
Parmi les groupes religieux, les bahaïs et les chrétiens convertis issus de l’islam sont gravement persécutés. Ils sont confrontés à une discrimination systématique, notamment dans les domaines de l’éducation et de l’emploi, et pour la pratique de leur religion.
Récemment, le 1er juillet, huit chrétiens convertis ont été arrêtés chez eux à Bouchehr, dans le sud du pays. Certains appartenaient à la même famille. Les forces de sécurité ont perquisitionné leurs domiciles et confisqué leurs Bibles, leurs statues et leurs objets chrétiens, leurs croix en bois, leurs peintures, leurs ordinateurs portables, leurs téléphones portables, leurs cartes d’identité et leurs cartes de crédit. Les enfants ont été témoins de tous ces événements et de la violence des forces de sécurité lors de l’arrestation de leurs parents.
Persécution des minorités ethniques
Le régime iranien incite également à la haine et à la violence contre les minorités ethniques en violant leurs droits politiques, sociaux, religieux, économiques, culturels, linguistiques et éducatifs.
Entre autres abus, des centaines de personnes ont été arrêtées autour de la ville d’Ahwaz dans le sud-ouest, l’année dernière dans un contexte de manifestations contre les politiques discriminatoires du régime, de coupures d’eau et d’électricité et de pauvreté.
Les défenseurs des droits des minorités turques azéries ont également été pris pour cibles.
Les autorités iraniennes ont arrêté arbitrairement 120 personnes en lien avec deux rassemblements culturels turcs azéris distincts qui se sont déroulés en juillet et août 2018.
D’autres minorités ethniques, notamment les Baloutches, les Kurdes et les Turkmènes, continuent de faire l’objet d’une discrimination persistante, limitant leur accès à l’éducation, à l’emploi et à un logement convenable.
Des membres de groupes minoritaires ont été emprisonnés sur la base d’accusations fallacieuses telles que « diffusion de la corruption sur Terre ».
Conclusion
Depuis quarante ans et plus particulièrement ces six dernières années, Hassan Rohani a joué un rôle clé dans toutes les violations des droits humains du régime en tant que président de la république et président du Conseil suprême de sécurité des mollahs.
Il incombe à la communauté internationale, en particulier à l’ONU, de tenir le régime iranien et son président pour responsables de ces violations flagrantes des droits humains.
Source : Iran Human Rights Monitor