CSDHI – Selon Reza Khandan, le mari de Sotoudeh, des agents du ministère du renseignement en Iran, ont pris d’assaut samedi la maison de Nasrin Sotoudeh, une célèbre avocate emprisonnée.
Reza Khandan a publié ces informations sur sa page Facebook, le samedi 18 août 2018 et, lors d’une interview audio en ligne, il a clarifié les détails concernant l’attaque de la maison de Nasrin Sotoudeh.
« Le matin, alors que les enfants dormaient, les forces du renseignement ont pénétrées dans la maison. Ils ont inspecté toute la maison et l’entrepôt. Les agents cherchaient un badge qui disait : « Je m’oppose au voile obligatoire », a-t-il déclaré.
Après l’attaque de la maison de Nasrin Sotoudeh, les agents ont également attaqué la maison de la soeur de M. Khandan et ils ont inspecté toute la maison malgré le fait que la famille n’était pas au courant ou n’avait pas d’activité politique.
Payam Derafshan, l’avocat de Nasrin Sotoudeh, a annoncé le 14 août 2018 que deux nouveaux dossiers avaient été ouverts contre sa cliente.
Selon un rapport de l’agence de presse officielle IRNA, M. Derafshan a déclaré : « Ma cliente a été récemment arrêtée après avoir été condamnée par contumace par la 28ème chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran ». Selon l’avocat de Madame Sotoudeh, elle a était accusée de « propagande contre le régime » et « insulte du Guide suprême », mais malgré cela, la branche 28 a rendu une décision sur l’accusation « d’espionnage ».
L’avocate des droits de l’homme, âgée de 55 ans, a été arrêtée et emprisonnée dans la célèbre prison de Téhéran, Evine, le 13 juin. Elle a été informée qu’elle avait été condamnée à cinq ans de prison par contumace à 2015 par le juge du tribunal révolutionnaire Mohammad Moghiseh.
Cette peine a été prononcée sur la base d’accusations « d’espionnage dans la clandestinité » mais selon son avocat, l’accusation n’a jamais figuré dans l’acte d’accusation et la peine excédait le montant maximum autorisé par la loi iranienne.
Les organisations internationales de défense des droits humains ont condamné l’arrestation et elles ont demandé sa libération immédiate.
« Nasrin Sotoudeh est une défenseure des droits humains qui devrait être applaudie et non emprisonnée pour sa défense inlassable des droits des citoyens », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice du Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Le système judiciaire iranien a de nouveau révélé à ses citoyens et à la communauté internationale son mépris et sa crainte des personnes qui cherchent à protéger les droits humains ».
Amnesty International a qualifié cette arrestation d’ « attaque scandaleuse contre une défenseuse des droits humains, courageuse et prolifique ».
En 2010, Sotoudeh a été condamnée à 11 ans de prison pour des charges liées à son travail de défense des iraniens arrêtés après les élections de 2009, lequel ont été accusés d’avoir « porté atteinte à la sécurité nationale ». Sa peine a ensuite été réduite à six ans.
Au cours de son emprisonnement, un porte-parole du département d’Etat américain a qualifié Sotoudeh « de voix puissante pour l’état de droit et la justice en Iran ». Elle a également reçu le prix Sakharov du Parlement Européen pour les droits humains en 2012. On lui a accordé la libération anticipée en 2013, après avoir purgé 3 ans de prison.
Source : Les droits de l’homme en Iran