CSDHI – Habibollah Ahmadi, père de Hamed, prisonnier de conscience condamné à mort en Iran, et Khoda-Rahm Dehgani, père de Jahanguir et Djamchid, également condamnés à mort, ont adressé une lettre à de grands dignitaires sunnites du Kurdistan et du Balouchistan pour qu’ils fassent mettre fin à la torture psychologique de leurs enfants et obtiennent l’annulation de leur peine de mort.
Messieurs Kak Hassan Amini et Mulavi Abdul- Hamid Esmail- Zehi
Que la paix soit avec vous,
Comme vous le savez, nos enfants sont en prison, opprimés depuis cinq ans. Ils sont en isolement sous de violentes tortures depuis deux ans après un simulacre de procès sans avocat, où ils ont été condamnés à mort. Tous les procès ont duré seulement une demie heure. Ces trente minutes ont été consacrées à lire l’acte d’accusation et à d’autres rituels du tribunal. Vous comprenez bien que nos enfants n’ont pas eu le temps de se défendre. D’un côté le juge Mohammad Moghisseh nous insultait juste à cause de notre foi. Il avait formé sa décision avant le procès et il n’a pas permis aux prévenus de se défendre. D’un autre côté, il n’existait aucune preuve contre nos enfants, excepté la confession obtenue sous la torture.
En premier lieu, nos enfants ont été condamnés à mort sur l’accusation de participation à l’assassinat de Cheykholeslam et de Mamusta Borhan Ali. Or nos enfants avaient été arrêtés avant l’assassinat de ces deux hommes. Quand la vérité a été rendue publique, la cour suprême a révoqué ce verdict et parce que le ministère du Renseignement et le tribunal avaient décidé d’exécuter nos enfants, cette fois ils ont été condamnés à mort pour appartenance à un groupe salafiste. Mais nos enfants n’ont jamais appartenu à aucun de ces groupes ni participé à une opération armée. La population locale a attesté de l’innocence de nos enfants.
Depuis le samedi 14 juin, nos enfants ont été envoyés dans section de la Quarantaine du couloir de la mort de la prison de Ghezel-Hessar et ils portent l’uniforme spécial des condamnés en attente d’être pendus. Ils les ont emmenés au moins trois fois à la potence et après beaucoup de tortures psychologiques, ils ont été ramenés à leur cellule d’isolement en Quarantaine dans le couloir de la mort.
C’est pourquoi, nous vous supplions humblement d’intervenir auprès des autorités judiciaires et de sécurité pour obtenir par tous les moyens qu’ils cessent la torture physique et psychologique de nos enfants et qu’ils annulent leur condamnation à mort.