Amnesty International, 18 juin – Zeynab Jalalian, membre de la minorité kurde d’Iran, qui purge actuellement une peine de réclusion à perpétuité à la prison de Kermanshah (ouest du pays), risque de perdre totalement la vue et a besoin de toute urgence de soins médicaux.
Zeynab Jalalian souffre de problèmes oculaires depuis un certain nombre d’années, probablement des suites de coups qu’elle a reçus au cours d’interrogatoires par les autorités iraniennes. Son état de santé s’est dégradé et elle pourrait perdre la vue. Le 8 avril, elle a été transférée à l’infirmerie de la prison menottée et entravée pour recevoir des soins pour ses yeux, mais l’administration pénitentiaire refuse de la laisser consulter un ophtalmologiste en dehors de la prison de Kermanshah. Il est difficile de savoir si l’infirmerie est en mesure de lui fournir les soins médicaux dont elle a besoin.
Zeynab Jalalian a été condamnée à mort pour mohareb (« inimitié à l’égard de Dieu ») en janvier 2009 par le tribunal révolutionnaire de Kermanshah en raison de son appartenance présumée au Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), groupe armé d’opposition kurde. Elle avait auparavant passé huit mois en détention dans des locaux dépendant du ministère du Renseignement, où elle dit avoir été torturée. Elle n’a pas été autorisée à consulter un avocat pendant son procès qui, d’après ses dires, n’aurait duré que quelques minutes. À la fin novembre 2011, sa condamnation à mort a été commuée en réclusion à perpétuité.
Les proches de Zeynab Jalalian n’ont pas pu lui rendre visite depuis plus d’un an et ils ne sont autorisés à lui téléphoner que deux minutes par semaine. Elle a demandé une permission de sortie en janvier 2014. Les autorités lui auraient alors demandé de faire des « aveux » à la télévision. Cette pratique peut constituer une condition préalable à une permission, mais elle a refusé de s’y prêter.
SF 14 U 272 – MDE 13/033/2014