CSDHI – Quand la famille de Mohammad Abdollahi est allée à la prison d’Urémie pour récupérer son cadavre, les autorités ont confirmé l’exécution, mais ont refusé de leur restituer le corps. On leur a dit qu’ils ne sont pas autorisés à organiser des funérailles dans n’importe quelle mosquée et qu’ils ne récupéreront pas le cadavre.
Le directeur de la prison a dit à la famille de Mohammad qu’ils avaient envoyé le corps à l’hôpital Imam Khomeini. On leur a dit à l’hôpital qu’ils devaient posséder une autorisation pour recevoir le corps. Quand ils sont allés au tribunal, ils ont été envoyés vers une branche non pertinente où on leur a dit que Mohammad a été exécuté, ils ne recevraient pas le corps et ils ne pouvaient organiser un enterrement privé à la maison et ni dans une mosquée ».
Mohammad Abdollahi, prisonnier politique dans la prison d’Urémie et au moins 5 autres prisonniers qui avaient été transférés en isolement, ont été exécutés il y a deux jours.
Kamran Pouraft de Piranshahr, Tohid Pourmehdi d’Urémie, Jahangir Razavizade d’Urémie, Jabrail Kanaani d’Urémie et un prisonnier à l’identité inconnue sont les 5 autres qui ont été exécutés sur des accusations liées à la drogue.
Ces prisonniers ont rencontré leurs familles pour la dernière fois le 8 août.
L’avocat de Mohammad Abdollahi, Mostafa Ahmadian, avait déclaré dans une interview à Hrana : « Il y a beaucoup de choses qui sont fausses dans cette affaire. Mon client n’a jamais été traité légalement et équitablement. Il n’a jamais pris d’armes à feu ».
« Je peux vous donner des exemples d’injustice dans cette affaire. Mon client a été acquitté de l’accusation de moharebeh. Le procureur général et le procureur ont classé l’affaire. L’affaire a été définitivement fermée et le juge du tribunal révolutionnaire n’avait pas le droit de l’ouvrir à nouveau. Il ne pouvait pas ordonner de rouvrir le dossier, mais il l’a fait et l’affaire a été rouverte ». Il s’est expliqué sur les procédures illégales dans l’affaire de son client.
M. Ahmadian a poursuivi : « Nous avons demandé un nouveau procès et l’affaire a été renvoyée devant la branche même qui l’avait condamné alors que légalement, elle aurait dû être envoyée vers une autre branche ».
« La sentence a dû être interrompue jusqu’à la fin du nouveau procès. J’ai demandé aux autorités d’arrêter l’exécution afin que nous puissions avancer avec le nouveau procès », a-t-il dit à la fin.
Mohammad Abdollahi avait fait une grève de la faim pendant 32 jours pour protester contre le verdict « injuste » et la façon de traiter son affaire depuis le 29 mai 2016 et il a accepté de mettre fin à sa grève après que les autorités lui ait promis de lui accorder un nouveau procès.
Pendant sa grève de la faim, Mohammad Abdollahi avait écrit une lettre au chef du pouvoir judiciaire et à M. Ahmed Shaheed, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran. Il a exigé un procès équitable dans cette lettre. Le texte intégral de la lettre a été publiée par Hrana.
Mohammad Abdollahi, 35 ans, marié et ancien habitant de la ville de Bokan a été condamné à mort accusé de moharebeh en raison de son appartenance à l’un des partis d’opposition kurde, par la branche 1 de la cour révolutionnaire de Mahabad.
Sa condamnation à mort lui a été officiellement notifiée par le pouvoir exécutif de la prison de Mahabad après avoir été confirmée par la cour suprême en 2014.
Mohammad Amin Abdollahi, le frère de Mohammad Abdollahi, est aussi un prisonnier politique, détenu dans la prison de Birjand qui est reparti en prison dimanche dernier, après une courte permission.
Source : Hrana