
CSDHI – La police et la justice iraniennes ont provoqué la colère du peuple iranien quand il a appris leur manque de réaction face aux violences domestiques subies par Ashraf Sadat Hosseini au cours des 27 dernières années.
Plus récemment, le mari de l’habitante de Téhéran l’a poignardé à la machette lors d’une violente agression. Elle était proche de la mort lorsque son fils, Alireza, est arrivé chez elle. Il l’a emmenée à l’hôpital, ce que la famille ne peut pas se permettre.
Un journaliste qui lui a rendu visite à l’hôpital a rapporté les blessures suivantes :
Aveuglement
Blessures multiples au visage nécessitant des points de suture
Amputation de plusieurs doigts et d’une partie de la paume
Paralysie de l’autre main
Comme pour la plupart des cas de violence domestique, ce n’était pas la première fois. En fait, Mme Hosseini avait fait des déclarations à la police à plusieurs reprises. La dernière fois, il l’a frappée à la tête avec un vase lourd et il lui a cassé les côtes. Mais à chaque fois, il était libéré, la police disait qu’elle « ne pouvait rien faire. »
Le mari a cherché à se venger sa femme qui a fait ce rapport à la police. Et donc, il a tenté de la tuer cette fois-ci. Il n’a pas quitté les lieux (et il a pris un de ses doigts) que parce que des gens sont arrivés.
Mme Hosseini a écrit une lettre au chef de la magistrature, Ebrahim Raisi. Dans celle-ci, elle s’interroge sur les raisons pour lesquelles le gouvernement permet que ce type d’abus se poursuive.
« Pourquoi le pouvoir judiciaire, le gouvernement et les institutions [de la République islamique] ne pourraient-ils pas soutenir une femme qui veut vivre dans la dignité ? Ces personnes ne devraient-elles pas être arrêtées ; pourquoi la loi ne leur impose-t-elle pas des restrictions ? », a-t-elle écrit.
La directrice iranienne des affaires féminines et familiales, Massoumeh Ebtekar, est restée silencieuse sur cette question. A noter que la violence conjugale est en pleine expansion en Iran. Elle a été multipliée par 15 depuis le début de la pandémie du coronavirus, selon le chef du département des affaires sociales de Mashhad, Hassan Marvi.
C’est particulièrement inquiétant, si l’on considère que le chef de l’Organisation de médecine légale Abbas Masjedi Arani a indiqué que 85 420 femmes ont subi des abus domestiques en 2019. Pourtant, le chiffre réel est probablement beaucoup plus élevé.
Non seulement en raison du manque de transparence du gouvernement iranien, qui est le leader mondial en matière de violence domestique, mais aussi en raison de la pression sociale qui empêcherait de nombreuses femmes de signaler les abus à la police en premier lieu.
Beaucoup d’entre elles pourraient également ne pas signaler leurs abus parce qu’elles savent que le gouvernement ne fera rien et que le fait de signaler les abus pourrait leur faire courir un réel danger de nouvelles attaques
Source : Iran Focus (site anglais)