CSDHI – Les pasdarans ont tué, mardi, un transporteur de carburant baloutche dans une région frontalière de la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l’Iran.
L’homme, qui s’appelait Aslam Haji Zehi, avait tenté de contourner la route. En effet, la région frontalière était bloquée. Mais les pasdarans l’ont abattu dans la région de Kolehgan, à Saravan.
Les forces de la sécurité et la police du régime iranien ont l’habitude de tirer et de tuer des civils. On signale presque quotidiennement que des policiers et des gardes-frontières ouvrent le feu sur des porteurs kurdes à la frontière dans l’ouest de l’Iran et sur des civils transportant du carburant dans le sud-est de l’Iran.
Dans l’un des cas les plus récents, la police a tué, le 12 avril un transporteur de carburant qui s’appelait Mohsen Moradzehi. Les faits se sont produits à Khash, dans le sud-est de l’Iran. On l’a abattu lors d’une course-poursuite qui a provoqué le renversement de sa voiture.
Selon un compte-rendu annuel de la Campagne des activistes baloutches, les pasdarans et les forces de sécurité du régime ont tué au moins 46 transporteurs de carburant en 2020.
En l’absence d’une économie formelle et de peu d’opportunités d’emploi au Sistan-Baloutchistan, beaucoup dépendent du transport de carburant comme moyen de survie.
Depuis plus d’une semaine, des centaines de négociants en carburant sont détenus dans la zone tampon par les pasdarans et l’armée pakistanaise. Les pasdarans ont bloqué l’autoroute pour empêcher le transport de carburant dans la zone frontalière.
A ce jour, au moins cinq négociants en carburant détenus dans la zone tampon sont décédés à cause de la chaleur et du manque d’accès à la nourriture ou à l’eau.
Le plan Razzagh
Le plan Razzagh proposait d’allouer des quotas de carburant aux habitants de la zone frontalière afin de tenter d’apaiser les protestations. Selon les médias officiels, les pasdarans ont fermé la zone frontalière du sud-est le 22 février pour « organiser » les transporteurs de carburant conformément au plan Razzagh.
Dans le cadre de ce plan, les habitants vivant dans un rayon de 20 kilomètres de la frontière sont autorisés à acheter du carburant. Ils peuvent aussi le transporter de l’autre côté de la frontière pour le vendre. Or, de nombreux transporteurs de carburant sont des personnes appauvries vivant à la périphérie de petites villes situées à plus de 20 kilomètres de la frontière. Seuls ceux qui possèdent une carte d’identité approuvée par les pasdarans peuvent transporter du carburant à travers la frontière. Ceux qui ne sont pas enregistrés deviennent des cibles faciles pour le régime.
Nombreux sont ceux qui pensent que les pasdarans considèrent les transporteurs de carburant comme des rivaux. Ils pensent aussi que le nouveau plan Razzagh est un moyen pour les pasdarans de monopoliser la vente de carburant pour en tirer un bénéfice.
Source : Iran HRM