CSDHI – Dans plusieurs villes d’Iran, des retraités iraniens de différents secteurs sont descendus dans la rue pour protester contre la détérioration de leurs conditions de vie et la négligence du gouvernement à l’égard de leurs revendications.
Le dimanche 5 novembre, des rassemblements de retraités iraniens de l’Organisation de la sécurité sociale ont été signalés dans les villes de Shush, Ahwaz, Dezful et Kermanshah, où des retraités frustrés ont exprimé leur besoin d’augmenter leurs pensions en réponse à la hausse du coût de la vie. Des manifestations parallèles ont eu lieu dans l’industrie sidérurgique, les retraités de Shahrud, Ghaemshahr et Isfahan se ralliant à des revendications similaires.
Les manifestants se sont unis autour de slogans puissants tels que « Nous ne vivrons pas sous l’oppression » et « Les retraités mourront mais ne céderont pas au déshonneur ». Leur cri collectif en faveur de la justice et leur refus de succomber à la pauvreté témoignent d’un mécontentement profond à l’égard des politiques économiques menées par l’État sous l’administration du président Ebrahim Raïssi.
L’épicentre du mécontentement à Ahvaz a vu des retraités se rassembler devant les bureaux de l’autorité locale de la sécurité sociale, avec des chants soulignant leur quête de liberté et la fin de ce qu’ils considèrent comme de l’esclavage moderne. Ces retraités défavorisés réclament les salaires dont ils ont été privés après des décennies de labeur, accusant le régime de détourner les fonds de pension à ses propres fins controversées.
Les fonds de pension iraniens sont actuellement confrontés à ce qui est décrit comme une « crise énorme », attribuée au pillage généralisé et à la corruption au sein du régime au pouvoir. Des journaux officiels comme Hammihan et Etemad ont souligné l’état alarmant des défis nationaux ayant un impact sur la stabilité financière, en pointant spécifiquement la mauvaise gestion et la corruption systémique des fonds de pension par des entités associées à Ali Khamenei.
Selon Saeed Lailaz, un analyste proche du régime, la crise des fonds de sécurité sociale n’est pas un accident mais le produit d’un pillage organisé. Les rapports officiels d’Etemad du 8 mai 2023 ont dévoilé la dette astronomique du gouvernement envers les fonds de pension, qui s’élève à environ 5 010 trillions de rials (environ 10 milliards de dollars), un chiffre si colossal que même les revenus pétroliers de la nation ne pourraient pas résoudre les arriérés sans effort.
Les manifestants, qualifiés de « nobles retraités » par les factions qui les soutiennent, sont reconnus pour les contributions qu’ils ont apportées à la société tout au long de leur vie et qui, selon eux, sont maintenant exploitées par des fonctionnaires corrompus. Avec la spirale de l’inflation et les problèmes aggravés des soins de santé, de la dégradation de l’environnement et du chômage, les retraités iraniens sont confrontés à une existence de plus en plus précaire.
Les retraités iraniens d’aujourd’hui, après trois décennies de contribution, s’attendaient à une retraite paisible, et non à une lutte contre ce qu’ils considèrent comme le régime oppressif et corrompu des mollahs. Leur position contre le régime est audacieuse et souligne leur refus d’accepter l’indignité et l’appauvrissement comme récompense de leurs vieux jours. Ce mouvement florissant des personnes âgées et expérimentées, historiquement considéré comme une période de tranquillité, est un signe révélateur des défis socio-économiques plus larges auxquels l’Iran est confronté aujourd’hui.
Source : Stop au Fondamentalisme