CSDHI – La répression et l’arrestation ont eu lieu dans un magasin où l’on imprimait des banderoles pour la cérémonie commémorative de son frère, Shahriar Mohammadi. Shahriar, âgé de 29 ans, a été victime des manifestations iraniennes à Bukan le 18 novembre 2022.
Les détails concernant l’endroit où se trouve Esrin et la raison de son arrestation restent entourés de mystère. Pour ajouter à la détresse, des rapports indiquent que la mère d’Esrin a également été brutalement traitée par les agents de l’unité spéciale lors de l’arrestation.
L’opération d’arrestation d’Esrin Mohammadi a impliqué 17 agents du département du renseignement,
dont deux femmes, qui étaient vêtues d’uniformes noirs et avaient le visage couvert. Ces informations ont été fournies par Milad Mohammadi, le frère d’Esrin, qui a assisté à l’arrestation dans l’imprimerie.
Cet incident s’inscrit dans un contexte plus large de répression gouvernementale visant les familles de ceux qui ont péri lors des récentes manifestations. Depuis septembre, les services du renseignement iraniens ont déployé des efforts concertés pour empêcher les familles d’organiser des cérémonies à la mémoire de leurs proches disparus dans les manifestations. Le cas d’Esrin Mohammadi n’est pas isolé, des cas similaires ayant été signalés dans tout l’Iran.
Par exemple, Zahra Saeedianju a été appréhendée le 13 novembre lors d’une descente des forces de sécurité à son domicile d’Izeh, dans la province du Khuzestan. Son frère, Milad Saeedianju, 26 ans, a lui aussi été victime des forces de sécurité du régime. Il a été abattu lors de manifestations à Izeh le 16 novembre 2022. D’autres rapports bouleversants ont fait surface, comme le cas de la famille de Yalda Aghafazli.
La mère de Yalda, Mme Fahimeh Moradi, a révélé sur Instagram le 13 novembre que la pierre tombale de sa fille avait été vandalisée. Cet incident fait suite à un rapport similaire du père de Yalda, Mehrdad Aghafazli, qui a déclaré que la pierre tombale avait déjà été endommagée par des inconnus et qu’elle avait dû être remplacée. Les services du renseignement ont également contraint M. Aghafazli à annuler une cérémonie commémorative en l’honneur de sa fille.
La campagne d’intimidation et de répression du gouvernement s’étend également aux sanctions financières
Le tribunal révolutionnaire de Gorgan a imposé une amende de 15 millions de tomans à Armin Rostami,
frère du Dr. Ayda Rostami. L’amende est un ultimatum : soit vous payez, soit vous risquez huit mois de prison. C’est un exemple frappant des tactiques utilisées par le régime pour réduire au silence et punir ceux qui pleurent la perte d’un membre de leur famille.
Ces incidents illustrent une tendance inquiétante de répression en Iran, où le gouvernement réprime activement le droit des familles à pleurer et à se souvenir de leurs proches perdus lors des manifestations en cours. La communauté internationale est de plus en plus préoccupée par ces violations des droits de l’homme et par le climat croissant de peur et de répression en Iran.
Source : Stop Fundamentalism