CSDHI – Foruzan Abdi est née à Téhéran en 1957. Elle était capitaine de l’équipe nationale de volley-ball et partisane de l’Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK).
Une ouverture d’esprit dont se rappellent ses codétenues
Ses compagnes de cellule se souviennent d’elle pour son ouverture d’esprit et son attitude tolérante envers les autres prisonnières politiques. Son compagnon de cellule se souvient qu’une prisonnière repentie, responsable de la cellule, avait ordonné à une autre prisonnière de séparer ses plats des autres (parce que les autorités pénitentiaires considéraient les prisonnières qui ne croyaient pas en Dieu comme « impures »). Foruzan Abdi était intervenue et avait souligné que « personne ne considère la prisonnière comme « impure » et que cellle qui la considère comme telle doit séparer ses plats des autres ». Foruzan Abdi avait également conservé son esprit sportif pendant ses années d’emprisonnement. Elle avait organisé des matchs de volley-ball pendant la courte période où les détenues avaient accès à un terrain de volley-ball à la prison de Qezelhesar.
Arrestation et détention de Foruzan Abdi
Le régime l’a arrêtée en 1981.
L’une de ses compagnes de cellule a déclaré : « Je l’ai vue dans la section 8 de Qezelhesar en 1982. C’était une section réservée aux peines spéciales et il y avait parfois 25 à 30 personnes dans une cellule [qui était censée n’en contenir que 3]… Ils ont placé Foruzan et quelques autres dans une salle de repos au début de 1983. L’endroit était si sale qu’elles ont toutes contracté des maladies de peau. Ensuite, les agents carcéraux les ont transférées en isolement dans les prisons de Rajaï Chahr et de Qezelhesar, où elles sont restées jusqu’au début de 1986. »
Foruzan Abdi protestait contre les règles inhumaines et les mauvais traitements infligés aux prisonnier(e)s. En conséquence, pendant près d’un an et demi (de l’automne 1983 à l’hiver 1984), elle est restée en isolement. Les agents du régime l’ont privée de sortie pour s’aérer. Elle n’a eu aucun contact avec d’autres personnes. Elle n’avait pas de journaux, ni ne pouvait profiter de visites régulières avec sa famille.
Enfermée pendant presque toute sa période d’emprisonnement
En 1986, les autorités iraniennes ont transféré Foruzan Abdi de Rajaï Chahr à la prison d’Evine. Là, elles l’ont enfermée jusqu’à son exécution. Pendant cette période, elle a également passé la majeure partie de son emprisonnement dans la section fermée du quartier, utilisée par les autorités pénitentiaires pour punir les prisonnières. Les personnes détenues dans cette section étaient enfermées dans des cellules fermées et étaient autorisées à sortir de leur cellule trois fois par jour (pendant 30 minutes). C’est pendant ce temps qu’elles avaient le droit d’utiliser la salle de bains, faire leur vaisselle et laver leurs vêtements.
Les mollahs ont exécuté Foruzan Abdi avec 30 000 autres prisonniers, pour la plupart des membres de l’OMPI. Ce fut le massacre des prisonniers politiques de l’été 1988.
Aujourd’hui, les femmes se battent pour entrer dans les stades de volley-ball pour assister aux matchs. Foruzan Abdi, membre de l’équipe nationale de volley-ball, est morte par pendaison en 1988 pour avoir voulu que toutes les femmes vivent dans la liberté et la démocratie.
Massacre de prisonniers politiques en Iran en 1988
Un crime contre l’humanité
Les faits
- En 1988, le régime iranien a massacré 30 000 prisonniers politiques.
- Les exécutions ont eu lieu sur la base d’une fatwa du Guide suprême Khomeini.
- Des commissions de trois membres, connues sous le nom de « commissions de la mort », étaient formées dans tout l’Iran pour exécuter les prisonniers politiques qui refusaient de renier leurs convictions.
- Les mollahs ont enterré les victimes dans des fosses communes secrètes.
- Les auteurs de ces actes continuent de bénéficier de l’impunité.
Depuis 2016, on connaît les noms de près de 100 membres de « commissions de la mort ». Nombre d’entre eux occupent encore des postes à responsabilité au sein du système judiciaire ou du gouvernement iranien.
Les Nations unies et la communauté internationale doivent reconnaître le massacre de 1988 en Iran comme un génocide et un crime contre l’humanité.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit prendre des mesures immédiates. Il doit organiser le procès international des dirigeants du régime, en particulier Khamenei, Raïssi et son chef judiciaire Ejeii, pour génocide et crimes contre l’humanité.
Source : Iran HRM