CSDHI – Après les manifestations de 2009 en Iran, auxquelles un grand nombre d’étudiants ont participé, le gouvernement iranien a fermé toutes les associations d’étudiants pour contrôler les étudiants et les universités.
Dans le cadre d’un rigoureux programme, le gouvernement a également réduit le nombre d’étudiants indépendants en augmentant les quotas gouvernementaux dans les universités au point qu’en 2011, la plupart des étudiants désignés sont entrés à l’université.
Actuellement, il y a des quotas dans les universités qui ont été divisés pour permettre aux étudiants d’entrer dans les universités en fonction de la priorité énoncée ci-dessous :
1. Les étudiants membres des forces paramilitaires Bassij
2. Les étudiants des familles des soldats morts ou des anciens combattants blessés de la guerre Iran-Irak appelé « Isargaran » par le gouvernement
3. Les étudiants affiliés aux pasdarans et au Ministère de l’agriculture du Jihad (affilié aux pasdarans)
4. Autres étudiants qui ne correspondent pas aux catégories ci-dessus
Par conséquent, les trois premières catégories ont la priorité d’entrée à l’université même si elles obtiennent un score beaucoup plus faible que les autres étudiants aux examens d’entrée nationaux à l’Université, qui sont très compétitifs en Iran.
Puisque 75 % de l’université est composée de personnes affiliées au gouvernement et aux forces paramilitaires, pratiquement tout militantisme dans l’université est immédiatement réprimé. Par exemple, une étudiante de l’Université Alameh, détenue pour avoir prononcé un discours lors de la Journée des étudiants en 2016, a été condamnée à un an et demi de prison et à deux ans d’interdiction de voyager par un tribunal de première instance.
Au cours des derniers mois, il y a eu une augmentation de 5 % du quota pour les familles des anciens combattants et celles qui se sont portées volontaires sur le front pendant au moins six mois. Par conséquent, le quota pour les soi-disant « Isargaran », qui signifie littéralement les « Donneurs » ou « Ceux qui se sont sacrifiés », un terme utilisé par le régime pour désigner les anciens combattants, a maintenant augmenté a atteint le pourcentage des 30 %. Il y a actuellement 19 titres dans les examens nationaux d’entrée à l’université et dans certaines matières, certaines des catégories mentionnées ci-dessus reçoivent plus de 50 % des quotas de ces titres. Cette question a grandement compromis la crédibilité de la communauté scientifique iranienne.
Dans les examens des assistants médicaux et dentaires, le taux d’admission pour les volontaires hors quotas n’est que de 35 %, et le reste est alloué à ceux qui sont affiliés au Bassij et aux Pasdarans.
Bourses des étudiants étrangers
Une annonce récente a été envoyée à toutes les universités publiques pour attirer des étudiants étrangers en niveau de maîtrise et de doctorat. En conséquence, malgré tous les problèmes auxquels sont confrontés les étudiants iraniens, les universités sont tenues d’aller chercher des étudiants étrangers de pays tels que l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie, le Liban, la Palestine, le Yémen, le Pakistan, etc. ces étudiants peuvent, en retour, prêcher la culture de la République d’Iran dans leurs propres pays et sont évidemment des partisans du régime. Ils reçoivent des bourses tandis que leurs frais de scolarité, leurs frais de dortoir et d’autres installations éducatives sont intégralement payés par le gouvernement iranien. Le gouvernement soutient également leurs idées et leurs réflexions sur la révolution islamique et le fondateur de la République islamique. De toute évidence, les étudiants iraniens d’élite ne bénéficient pas de telles facilités.
Discrimination flagrante à l’encontre des minorités religieuses
Selon un ordre émis par l’Organisation Suprême dirigeante qui a été communiqué à toutes les sous-sections des universités, les étudiants sunnites et les étudiants d’autres minorités religieuses doivent être complètement séparés des étudiants chiites, et tous leurs programmes ou activités religieux doivent être approuvés et recevoir une autorisation de l’Organisation suprême dirigeante et de l’L’organisation sécuritaire de l’Université. En conséquence, toute prière de la congrégation sunnite est strictement interdite, et les étudiants sunnites ne sont pas autorisés à effectuer des prières ou à mener des programmes religieux spéciaux dans les dortoirs ou les espaces publics de l’université.
Interdiction des livres étrangers et de la libre circulation de l’information
Selon un ordre qui a été publié et communiqué à tous les membres du corps professoral et les groupes universitaires, les livres et les manuels scolaires doivent recevoir des permis afin d’être utilisés dans le programme d’études. Ceci est encore plus vital pour les autorités quand il s’agit de sujets traitant des sciences humaines et des arts. Récemment, selon un tableau publié par le ministère de la science, de la recherche et de la technologie (le ministère de l’enseignement supérieur), certains canevas ont été introduits par les professeurs, ce qui témoigne d’une crainte croissante de la part des hauts responsables et de leur obligation de créer une atmosphère conforme aux valeurs de la République islamique.
Efforts pour recruter des étudiants en tant que prétendus défenseurs du sanctuaire
Malheureusement, depuis le début de la nouvelle année scolaire, les organisations étudiantes Bassij ont essayé d’attirer secrètement et de recruter des étudiants ayant des tendances extrémistes sous le nom de « Holy Shrine Defenders » (défenseurs du sanctuaire sacré). Le gouvernement a déployé beaucoup d’efforts pour attirer les étudiants dans le groupe des défenseurs du sanctuaire, car cela sert sa propagande en donnant un aspect académique à la question et en plaçant le poids de l’université derrière elle. Il est de l’intérêt du gouvernement de convaincre le public que les étudiants universitaires sont également membres des défenseurs du sanctuaire. Heureusement, ce projet a échoué au niveau universitaire.
Les étudiants obligés de donner des ID pour utiliser Internet
Dans les cybercafés universitaires, les étudiants qui veulent utiliser les ordinateurs reçoivent une limite de temps spécifique et doivent insérer leur carte d’étudiant et leurs numéros nationaux dans l’ordinateur. Des caméras de vidéosurveillance ont été installées dans toutes ces zones et la communication et l’utilisation d’Internet de tous les élèves sont surveillées et contrôlées. Le Wi-Fi universitaire, gratuit, ne peut être utilisé qu’une fois que vous avez reçu un mot de passe remis après avoir donné la carte d’étudiant, le numéro de carte nationale ou le numéro de série ou l’adresse MAC de votre téléphone portable, tablette ou ordinateur portable. (…)
Source : Les droits de l’homme en Iran