CSDHI – 28 juillet 2018 – Les bureaux du gouvernement et les banques ont été fermés à cause de l’intense fumée provenant d’un feu de forêt qui a embrasé la zone humide de Hoor-Al-Azim. Gardez à l’esprit que cela se passe dans une province qui est habituée à des pollutions environnementales bien au-delà des normes.
L’Organisation Mondiale de la Santé a annoncé à deux reprises en 2011 et 2013 qu’Ahwaz est la ville la plus polluée du monde. Depuis lors, la situation n’a fait qu’empirer. Cette année, la pollution de l’air d’Ahwaz a atteint le record d’un taux de pollution 60 fois plus élevé que les niveaux de sécurité.
Situé dans le sud-ouest de Howeizeh, à la frontière entre l’Iran et l’Irak, Hoor-Al-Azim signifie littéralement « l’immense marécage ». Avec une superficie de 1180 km2, c’est la plus grande zone humide du Khouzistan et l’une des plus grandes d’Iran. Elle prolifère de plantes et abrite de nombreux animaux sauvages et a bénéficié de l’attention internationale. Maintenant, elle est au bord de l’anéantissement.
L’un des principaux éléments à l’origine de cette destruction est la compagnie pétrolière du régime iranien, qui enfreint les règles, les règlements et les normes de conduite responsables. La compagnie ont entrepris une campagne d’assèchement des marécages. Plus de la moitié de la section iranienne de Hoor Al Azim a été anéantie. Il y avait des douzaines de villages aux frontières de la zone humide qui vivaient des marécages et de ses zones aquatiques. L’assèchement de Hoor-Al-Azim a provoqué des tempêtes de brume sans précédent dans tout le Khouzistan.
Le récent incendie
Ces derniers jours, 150 km2 de Hoor-Al-Azim ont pris feu. L’énorme quantité de fumée a mis en danger la vie des enfants, des groupes de population sensibles et des personnes atteintes de maladies pulmonaires. La fumée a atteint le golfe Persique. C’est le quatrième feu important, cet été.
Les images de villes où il est impossible de voir au-delà de 50 mètres et celles dont le bétail a été brûlé sont des rappels douloureux de l’ampleur de cette crise environnementale. Cependant, ce qui est encore plus douloureux, c’est que l’incendie récent et tous les autres incendies au cours de l’année et des années passées ne sont que de petites parties de la crise qui détruit la zone humide.
L’anéantissement de Hoor Al Azim était-il prévisible et évitable ?
Les responsables du régime n’ont pas prêté attention aux nombreux avertissements des experts environnementaux. En 2012, une recherche académique menée par une équipe d’experts a mis en garde contre la construction de barrages qui ont eu davantage d’impact sur la réduction de l’eau des zones humides que tout autre simple facteur. Cependant, puisque les autorités du régime sont celles dont les terres bénéficient de la construction de ces barrages, les avertissements sont tombés dans l’oreille d’un sourd.
En mars 2017, au cours des luttes intestines entre les factions du régime, des faits choquants ont été dévoilés. Un membre du conseil municipal de Sousangerd a révélé que la compagnie pétrolière avait mené un projet pour assécher la zone humide afin qu’ils puissent extraire le pétrole plus facilement et à moindre coût.
Les actions du régime lors du récent incendie
A quoi vous attendriez-vous d’un régime qui a tenté pendant des années d’assécher la zone humide pour obtenir plus d’avantages pour ses compagnies pétrolières malgré de nombreux avertissements d’experts ?
Les actions du régime se sont réduites à la fermeture des banques et des bureaux du gouvernement, ainsi qu’à la distribution de masques. Ils ont également signalé avoir envoyé quatre hélicoptères pour éteindre le feu ; quatre hélicoptères pour un incendie dans une zone de plus de 1000 km2. Ils ont dit qu’ils envoyaient un bus d’aide médicale et qu’ils parleraient à l’Ambassade irakienne et qu’ils se concerteraient avec le consulat irakien pour demander de l’aide pour éteindre l’incendie.
Autre chose d’attendu de la part de la dictature brutale ?