CSDHI – Le chômage est devenu si courant en Iran que les médias publics diffusent des informations choquantes.
Récemment, Le CSDHI et l’agence de presse officielle IlNA ont évoqué l’histoire d’un jeune athlète qui a remporté de nombreuses médailles et qui n’a pas d’autre choix que de travailler comme porteur et de transporter sur son dos de lourdes charges pour joindre les deux bouts.
Taha Ghaffari, originaire de la ville de Marivan dans la province du Kordestan, à l’ouest de l’Iran, a remporté deux médailles lors des championnats du monde de course à pied et plusieurs autres aux Jeux olympiques d’Asie et lors des jeux nationaux en Iran.
Ghaffari avait déclaré : « Les conditions de travail sont terribles et je fais ce métier pour gagner ma vie. Je porte des marchandises tels des vêtements, cinq heures par jour et je gagne 160000 tomans (environ 10.5 euros). Être porteur est très difficile et les gens en meurent. Parfois, vous êtes à 2500 mètres d’altitude lorsque vous transportez des marchandises. La difficulté est inimaginable ».
Le ralentissement croissant de l’économie iranienne a entraîné une crise économique et sociale qui s’aggrave de plus en plus et qui se traduit par des taux de chômage, de pauvreté et d’inégalités sans précédent.
Le 23 octobre, l’agence de presse officielle, ILNA, a publié un rapport citant un membre du conseil de discernement iranien selon lequel « près de 70 % des usines, des ateliers et des mines du pays sont en faillite ou ont été fermés ».
Des études récentes menées par le Centre de recherche du Parlement du régime indiquent que les chiffres actuels du chômage en Iran sont alarmants.
Les résultats de l’étude ont été publiés sur le site Web du Parlement et indiquent que la montée du chômage au cours des quatre dernières années « pourrait provoquer une crise ».
Selon l’étude, plus de 3 millions de demandeurs d’emploi ont été ajoutés à ceux qui étaient déjà au chômage entre 2014 et 2017. L’étude souligne que ce chiffre est le plus élevé du genre par rapport aux chiffres de chômage publiés au cours des 10 années précédentes avant cette période.
L’étude a révélé que le chômage en Iran était l’une des causes sous-jacentes des manifestations qui ont balayé l’Iran l’hiver dernier.
« Prendre en considération le taux de chômage en Iran parmi les jeunes, les femmes et les diplômés universitaires dans différentes provinces et se souvenir des manifestations de l’hiver 2017-2018 est un avertissement qui révèle plus que jamais de la nécessité de changer le chemin économique de l’Iran », a déclaré le centre de recherche du parlement iranien.
L’étude couvre les trois années et demi avant 2018 ; Cependant, rien n’indique que la situation s’est améliorée depuis.
Le centre juge que l’augmentation du taux de chômage de plus de 15 %, est très alarmante et il rappelle que « le taux de chômage des femmes âgées de 15 à 29 ans dans les provinces du Kurdistan, de Kerman, d’Ardebil et de Kermanshah est, respectivement, supérieur à 84, 79, 78 et 76 % ».
Selon l’étude, « la montée du chômage chez les jeunes, les femmes et les personnes éduquées appelle plus que jamais à un changement dans le cours de l’économie iranienne ».
Selon les dernières statistiques publiées par le ministère iranien du travail, le taux de chômage des femmes a augmenté de 25 % en sept ans.
Le nombre de femmes au chômage en Iran est passé de 830 996 en 2011 à plus de 1 037 000 femmes en 2017.
Les chiffres ont récemment été annoncés par le Centre des statistiques et des informations stratégiques du ministère du travail, indiquant une augmentation de 200 000 femmes au chômage au cours de cette période, soit 25 % en sept ans.
Source : Les Droits de l’homme en Iran