CSDHI – Dans son discours du Nouvel An persan du 1er mars, le guide suprême du régime iranien Ali Khamenei a décrit les difficultés économiques comme les plus importantes et immédiates de toutes et a déclaré : « L’économie est le problème le plus grave et le plus imminent du pays, avec la plus haute priorité ».
Le président iranien Hassan Rouhani, de son côté, reconnaissant la crise économique, a de manière grotesque reproché aux problèmes des décennies passées d’être à l’origine du fiasco actuel.
Craignant le mécontentement populaire grandissant et la misère et essayant de sauver la face et d’insuffler espoir et enthousiasme dans leurs fondements désespérés, les responsables iraniens ont poursuivi leur quête de promesses vaines et ont accusé les forces étrangères et leurs adversaires au sein de l’élite dirigeante.
Le 2 mars, la télévision gouvernementale iranienne a cité Khamenei, en ces termes : « En se référant aux reportages de hauts responsables gouvernementaux sur le processus actuel visant à trouver des solutions pour contrer les sanctions, le Guide suprême de la Révolution islamique a réitéré que les responsables doivent entrer plus sérieusement et plus rapidement dans la pratique et dans l’exécution et ne doivent pas retarder le processus ».
Tout en qualifiant le Nouvel An persan d’année de « relance de la production », Khamenei a insisté sur son ancien plan « d’économie de résistance » dans lequel les Iraniens ordinaires paient le prix des ambitions hégémoniques du régime tandis que les quelques membres de l’élite dirigeante profitent de leurs modes de vie luxueux.
Les noms vides et grandioses n’ont rien de nouveau dans les dictatures modernes et le régime iranien ne fait pas exception. Voici les appellations que Khamenei a données aux dernières années perses :
2012 – 2013 : Année de « Production nationale et soutien à la main-d’œuvre et au capital iraniens »
2013 – 2014 : Année du « Courage économique et politique »
2014 – 2015 : Année de « l’Economie et de la culture avec détermination nationale et gestion du djihad »
2015 – 2016 : Année de « l’administration et du peuple, harmonie et unanimité »
2016 – 2017 : Année de « l’Economie de la résistance ; Étapes pratiques et mesures »
2017 – 2018 : Année de « l’Economie de la résistance : production et emploi »
2018 – 2019 : Année de « Soutien aux produits iraniens »
Cette année (2019 – 2020) : Année de la « relance de la production »
En regardant tous ces mots et en considérant comment les mollahs ont réussi à détruire pratiquement tous les aspects de l’économie et de la société iraniennes au cours des dernières années, ces mots sortent tout droit d’une satire.
Comme si Khamenei et sa bande de voyous au pouvoir donnaient un nom à chaque année d’après la seule chose qu’ils projettent d’anéantir complètement, par la suite – sans oublier une touche de propagande islamique et nationaliste.