CSDHI – L’Iran a exécuté deux prisonniers kurdes, Diako Rasoulzadeh et Saber Sheikh Abdollah, dans la prison centrale d’Oroumieh, malgré de graves inquiétudes selon lesquelles ils auraient été torturés pour faire de faux aveux.
L’Iran a exécuté mardi deux détenus kurdes dans la prison centrale d’Oroumieh, malgré de graves inquiétudes selon lesquelles ils auraient été torturés pour faire de faux aveux.
Les deux prisonniers, Diako Rasoulzadeh et Saber Sheikh Abdollah, qui ont été condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire de Mahabad pour « inimitié envers Dieu » et membres du Komala, un groupe kurde iranien interdit basé dans la région du Kurdistan irakien.
Ils ont été transférés en isolement cellulaire lundi en vue de leur exécution.
Quelques heures avant l’exécution, Amnesty International avait appelé les autorités iraniennes à suspendre immédiatement l’exécution des deux prisonniers.
« Les autorités iraniennes doivent immédiatement suspendre l’exécution de Diako Rasoulzadeh et Saber Sheikh Abdollah, deux prisonniers kurdes. Les deux jeunes hommes ont été transférés en isolement dans la prison d’Oroumieh, lundi matin, et il est à craindre que les autorités envisagent de les exécuter mardi », a déclaré le groupe des droits dans un tweet en langue persane.
Dans un autre tweet, Amnesty International a déclaré que le pouvoir judiciaire iranien avait ignoré les protestations des deux prisonniers privés d’accès à un avocat et torturés pendant leur détention.
« L’exécution de ces deux jeunes hommes sera un déni de justice et une violation catastrophique et irréparable du droit à la vie », avait déclaré Amnesty International.
Diako Rasoulzadeh et Saber Sheikh Abdollah ont été arrêtés début 2014 par les forces de sécurité à Mahabad, dans le nord-ouest de l’Iran, avec un autre homme du nom de Hossein Osmani.
Ils ont été lourdement torturés pendant près d’un an dans le centre de détention du renseignement d’Oroumieh pour avouer leur complicité lors d’un attentat à la bombe à Mahabad en septembre 2010.
L’attentat à la bombe perpétré lors d’un défilé militaire à l’occasion de l’anniversaire de la guerre Iran-Irak (1980-1988) a fait 12 morts et 82 blessés.
Diako Rasoulzadeh et Saber Sheikh Abdollah ont été trompés avec des promesses de clémence et torturés afin de ne pas contester le récit officiel et comparaître à la télévision pour avouer avoir commis l’attentat.
Les prisonniers politiques kurdes ont finalement été contraints de faire des aveux télévisés, diffusés depuis la chaîne de télévision anglaise du régime, Press TV, lors de l’été 2014.
Hossein Osmani, n’a pas accepté les accusations et a déclaré au tribunal qu’il avait été torturé pour accepter la responsabilité de l’attentat à la bombe et a montré ses marques de torture.
Trois ans auparavant, en 2010, Mohamamad Pakpour, le commandant des forces terrestres des pasdarans, avait annoncé que les « principaux éléments » qui se cachaient derrière le bombardement avaient été tués.
Le 7 avril 2015, la 1ère branche du tribunal révolutionnaire de Mahabad a condamné à mort les trois hommes pour « inimitié contre Dieu » en étant membres du Parti Komala du Kurdistan iranien et complicité dans l’attentat. La décision a été confirmée par la cour suprême.
Source : Iran HRM