CSDHI – A l’approche du 6 décembre, la Journée des Etudiants, les protestations et les manifestations s’intensifient sur tous les campus du pays. Les étudiants sont un peu partout confrontés aux agents de sécurité.
Dans la capitale, à Polytechnique, lundi 1 décembre, pour la deuxième journée consécutive, les étudiants ont manifesté aux cris de « Nous sommes des hommes et des femmes de combat, venez vous battre et nous vous combattrons », et « les étudiants préfèrent la mort au déshonneur ». Leur colère visait la direction de leur institut. Ils protestaient contre le climat de répression sur le campus, un accident survenu à un étudiant et le manque total de moyens. Ils en appellaient au renvoi de Farahani, le directeur de cet établissement.
Les agents du ministère du renseignement avaient l’intention d’y mener une arrestation pour répandre un sentiment de peur. Mais les étudiants qui s’étaient regroupés pour résister à la charge des forces de sécurité, ont fait échouer leur plan.
Par ailleurs, plus de 400 étudiants à Chiraz, dans le sud de l’Iran, dimanche 30 novembre, ont lancé une grève de la faim pour protester contre l’empoisonnement de 233 camarades ayant consommé de la nourriture avariée à la cafétéria. Rassemblés devant la cité universitaire, ils ont conspué le pouvoir et demandé la démission du responsable des affaires étudiantes.
Trois cents étudiants environ de l’institut de formation des maîtres de Tabriz, dans le nord-ouest, ont organisé dimanche 30 novembre un sit-in à la faculté des sciences. Ils protestaient contre l’ingérence d’agents des services de renseignement dans l’élection du Conseil des affaires sociales étudiantes pour y faire élire des membre de la milice. Le sit-in a duré jusqu’à une heure du matin. La direction, fidèle au pouvoir, a pris peur devant l’ampleur du mouvement et a promis d’étudier le dossier.
A l’université Bu Ali Sina (Avicenne) de la ville de Hamedan (dans l’ouest), les étudiants ont boycotté les cours pour protester contre les mesures de répression et ont organisé un sit-in à l’entrée de l’université. Ils s’y regrouperont chaque jour, jusqu’au 6 décembre. Ils ont aussi appelé au boycott de l’élection présidentielle des mollahs qui aura lieu dans six mois.
Les étudiants des facultés de Hamdan, des universités libres de Na’ine, de Chahr-e-Rey et de Takestan, ont aussi organisé des rassemblements pour protester contre les mesures de répression et la dégradation des conditions d’études.
Le régime, redoutant la montée de ce mouvement étudiant, a intensifié la répression à travers le pays. A Sanandaj, les agents du renseignement et de la sécurité se sont déployés en force sur le campus pour y faire régner un couvre-feu officieux. A Yazd, de nombreuses patrouilles sillonnent toute la ville et particulièrement le quartier universitaire. A Qazvine, des caméras de surveillance ont été installées dans tous les couloirs et la cours de l’université pour contrôler chaque étudiant, créant une atmosphère policière très tendue. Les étudiants sont excédés. A Ardebil, les entrées et les sorties de l’université et de la cité U sont minutieusement contrôlées. Les étudiants étrangers à un service ne peuvent y pénétrer.
A Kermanchah les agents des services de renseignements ont arrêté dans la rue la semaine dernière Cyrus Soleimani, un étudiant de Téhéran, originaire de la ville. Il a été emmené dans un lieu inconnu et cela fait une semaine que sa famille n’a aucune nouvelle de lui.
Source: ncr-iran.org