CSDHI – Les autorités iraniennes ont condamné à mort un prisonnier politique, pour sa participation aux manifestations de novembre 2019 en Iran. A la suite de cette terrible nouvelle, son père s’est suicidé et il est décédé.
Le fils est condamné à mort, alors le père se suicide
Selon l’agence de presse officielle, ROKNA, Mohammad Moradi, le père d’Amir Hossein Moradi, 60 ans, est décédé ce matin à son domicile. Il s’est pendu dans sa cave.
L’avocat d’Amir Hossein Moradi, Babak Paknia, a également confirmé cette information.
Emteded, une chaîne Telegram « réformiste » qui opère depuis l’Iran, a déclaré qu’immédiatement après la mort de Mohammad, les forces de sécurité sont arrivées chez lui. Elles étaient accompagnées d’un certain nombre de personnes munies de caméras, qui sont restées « quelques heures. »
Les autorités exercent de fortes pressions sur la famille
Selon Mehdi Mahmoudian, un journaliste « réformiste », ils sont allés au domicile pour extorquer des « aveux forcés » à la famille Moradi.
La mère d’Amir Hossein Moradi a déclaré que son mari était soumis à de fortes pressions en raison de la condamnation à mort de son fils. Jusqu’à sa mort, il parlait constamment de son fils. Il était extrêmement inquiet pour Amir Hossein.
Amir Hossein Moradi arrêté lors des manifestations de novembre 2019
Les autorités iraniennes ont arrêté Amir Hossein Moradi, pour son rôle dans les manifestations de novembre 2019. Rappelons-nous que celles-ci ont éclaté dans tout le pays après que le régime ait triplé le prix de l’essence. Amir Hossein et deux autres manifestants, Saeed Tamjidi et Mohammad Rajabi, ont été condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire de Téhéran.
Selon une source proche de sa famille, le prisonnier politique de 26 ans a déclaré que les agents répressifs l’ont soumis à des décharges électriques pendant les interrogatoires. Ils lui ont même dit que s’il ne coopérait pas, son séjour en isolement serait prolongé. Il a également déclaré qu’un agent s’est mis debout sur sa poitrine, endommageant sa cage thoracique.
Trois condamnés à mort temporairement sauvés par les Twittes « n’exécutez pas »
En juin, la justice a confirmé la condamnation à mort des trois jeunes hommes. Alors, les Iraniens se sont tournés vers les médias sociaux avec l’hashtag farsi اعدام نکنید, ou « N’exécutez pas ». Ils ont tweeté l’hashtag plus de 10 millions de fois. Le président américain Donald Trump a également utilisé l’hashtag dans un tweet pour soutenir les manifestants du couloir de la mort.
En raison des protestations internationales, les avocats des trois hommes ont annoncé que la cour suprême avait accepté de réviser les condamnations à mort.
Malgré cela, Emtedad a déclaré que la famille Moradi était sous « pression mentale » pendant cette périod. En effet, les autorités ont maintenu la famille dans un état d’incertitude concernant la peine de mort.
Après le suicide, la famille continue de subir des menaces
Selon une source, les services du renseignement ont convoqué la mère et le frère d’Amir Hossein Moradi après la mort de Mohammad. Ils les ont menacer de garder le silence. On leur a dit qu’ils seraient arrêtés s’ils parlaient à la presse.
« Depuis l’arrestation et la condamnation à mort d’Amir Hossein, ses parents sont en mauvaise santé mentale. Son père subissait une forte pression mentale », a déclaré la source aux Droits humains en Iran.
Actuellement au moins neuf manifestants iraniens condamnés à mort languissent en prison. Le régime a pendu Mostafa Salehi, un manifestant et père de deux enfants à Ispahan, dans le centre de l’Iran, en août. Récemment, il a pendu Navid Afkari, un champion de lutte à Chiraz, dans le sud-ouest de l’Iran.
Source : Iran News Wire