CSDHI – Siamak Moghimi est un jeune Iranien que les forces de sécurité ont arrêté lors des manifestations de novembre 2019, en Iran. Il a tenté de se suicider à plusieurs reprises à cause de ses problèmes psychologiques.
Un prisonnier veut mourir à tout prix
Selon les dernières informations, Siamak Moghimi a fait une tentative de suicide au pénitencier du Grand Téhéran en tentant de se trancher la gorge, dimanche.
Moghimi faisait partie des 80 prisonniers au moins que les agents carcéraux ont transféré de force dans la deuxième section de la prison le 30 septembre. Dans ce quartier, il est vrai que les conditions de détention sont très mauvaises.
Siamak Moghimi a tenté de se suicider plus de dix fois au cours de sa détention en se tranchant le poignet et le cou ou en utilisant d’autres méthodes.
Cette situation est si tragique qu’elle a profondément touché d’autres prisonniers, rendant la situation encore plus difficile pour eux.
Selon des sources bien informées, il souffre de problèmes psychologiques qui se sont aggravés en détention.
Il était le soutien financier de sa famille
Avant son arrestation en novembre 2019, Moghimi s’occupait de sa mère malade. C’est lui qui subvenait aux besoins de sa famille. Les forces de sécurité du régime l’ont arrêté à cause de sa participation à des manifestations contre la forte hausse du prix de l’essence en Iran.
Maintenant qu’il est en prison, sa famille vit dans des conditions difficiles, sans tuteur ni soutien de famille.
Afin d’accroître la pression sur lui, les autorités l’ont un jour menacé de mort. Elles lui ont dit qu’un tribunal révolutionnaire l’avait condamné à mort. Cette menace a aggravé son état psychologique.
Il purge une peine de cinq ans de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale. »
Des prisonniers politiques poussés à bout
Les prisonniers politiques, transférés de force dans un autre quartier du pénitencier du Grand Téhéran ont refusé des repas pour protester contre leurs conditions de détention déplorables.
Les prisonniers politiques disent avoir apporté à leurs frais des appareils pour la section (salle 2 de l’unité 5) qu’ils n’ont pas été autorisés à emporter avec eux. En outre, le pavillon 2 se trouve dans un très mauvais état.
« Nous avons beaucoup souffert. Le hall 2 du quartier 5 était propre parce que nous l’avions nettoyé. Il était enfin habitable. Maintenant, pourquoi devrions-nous déménager, surtout malgré les conditions de la Covid-19 ? », ont demandé les prisonniers.
Le transfert intervient à un moment où la Covid-19 est très répandu dans la prison. Elle pourrait infecter un grand nombre de détenus et mettre en danger la vie des prisonniers politiques.
L’unité 2 du pénitencier du Grand Téhéran dispose de trois pièces et de quatre toilettes. Environ 90 détenus se trouvent dans cette unité. Il devrait donc y avoir 30 détenus par pièce. En raison des conditions d’hygiène et de la propagation du virus, il existe un risque que ces prisonniers contractent le virus et d’autres maladies.
Amnesty International fortement préoccupée par l’abandon de prisonniers iraniens
Amnesty International a décrit les prisons iraniennes comme « catastrophiquement non équipées pour les épidémies. » L’organisation a rapporté que Téhéran a ignoré les appels des responsables des prisons à fournir des ressources visant à combattre la propagation du virus et à soigner les prisonniers. En vain, les prisons ont demandé des produits désinfectants, des équipements de protection individuelle et des dispositifs médicaux.
La répression des détenus du grand pénitencier de Téhéran s’inscrit dans un contexte de renforcement des mesures répressives à l’encontre des prisonniers politiques dans tout l’Iran.
Source : Iran HRM