CSDHI – Le 18 juin, le Guide suprême du régime iranien, Ali Khamenei, a choisi son candidat préféré pour la présidence, Ebrahim Raïssi. Il sera, à n’en pas douter, un ennemi de taille pour les femmes iraniennes.Ce dernier a occupé des rôles importants dans l’appareil oppressif du régime. Surtout, lors du massacre de 1988, alors qu’il était un membre clé des « Commissions de la mort ».
« Le fait qu’Ebrahim Raïssi se soit hissé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour les crimes contre l’humanité que sont les meurtres, les disparitions forcées et les actes de torture est un sinistre rappel que l’impunité règne en maître en Iran ». C’est ce qu’a écrit Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, dans un communiqué publié le 19 juin.
Exécution et torture
La peine de mort est largement utilisée par les autorités iraniennes. L’outil du régime pour garder le contrôle est l’exécution. La « stratégie de la mort » de ce régime ne se limite pas aux militants ou aux opposants politiques. Au contraire, la politique d’exécution du régime concerne tous les segments de la société. Il y a un taux d’exécution moyen de 15 femmes par an.
Depuis l’arrivée de Raïssi à la tête du pouvoir judiciaire en 2019, le régime a exécuté au moins 30 femmes.
Golrokh Ebrahimi Iraee, une prisonnière politique, a écrit une lettre le 27 juillet 2019, dans laquelle elle décrit des femmes condamnées à mort pour meurtre. Elle dit notamment : « En rencontrant des femmes condamnées pour meurtre, j’ai appris qu’un grand pourcentage d’entre elles avaient assassiné leurs maris – volontairement ou de manière préméditée. Ces derniers les avaient humiliées, insultées, battues et même torturées pendant des années. De plus, il faut rappeler que les femmes n’ont aucun droit de divorcer.
Cependant, elles sont convaincues que si l’un de leurs appels répétés au divorce avait été accordé, elles n’auraient pas commis un tel crime. »
L’arrestation de Gorokh Ebrahimi Iraee, la militante iranienne des droits civiques, a eu lieu le samedi 9 novembre 2019.
Zeinab Sekaanvand est née dans une petite ville de la province de l’Azerbaïdjan occidental, Makou. On l’a mariée de force à l’âge de 15 ans.
Son mari a abusé d’elle quotidiennement pendant deux ans. Elle avait 17 ans lorsque les forces de police l’ont arrêtée pour meurtre.
Au moment du meurtre, cette femme kurde était mineure. L’exécution de mineurs est interdite par le droit international.
Zeinab Sekaanvand était une victime de la pauvreté. Elle était aussi la victime des règles misogynes du régime religieux, qui permettent aux filles de se marier jeunes et de force.
Amnesty International a appelé le régime à reporter l’exécution de la prisonnière kurdo-iranienne Zeinab Sekaanvand à la prison centrale d’Oroumieh le 1er octobre 2018.
Le régime religieux a toutefois rejeté les demandes internationales de report de la mort de la jeune femme et l’a envoyée à la potence.
Le 17 février 2021, les autorités iraniennes ont exécuté Zahra Esmaili dans la prison Gohardasht de Karaj. Elle est décédée d’une crise cardiaque peu avant son exécution. Les agents ont toutefois pendu son corps. L’avocat de Zahra Esmaili a annoncé que le corps sans vie de sa cliente, décédée d’une crise cardiaque avant sa pendaison, a quand même été pendu à une corde par les autorités pénitentiaires iraniennes.
Des exécutions et des meurtres continuent de se produire en Iran, dégradant l’histoire du pays. Le chagrin persiste, et les demandes de justice ne seront jamais oubliées.
L’angoisse et la souffrance des familles, notamment des orphelins dont les parents ont été torturés et exécutés, ne seront jamais oubliées.
Source : Stop au Fondamentalisme