CSDHI – Iran Human Rights Monitor (Iran HRM) a récemment publié une vue d’ensemble des atrocités dont il a rendu compte au mois d’août, en commençant par les images de la prison d’Evine qui ont fait l’objet d’une fuite et qui sont devenues virales sur les médias sociaux.
Les images piratées des caméras de sécurité, publiées en ligne par le groupe de hackers ‘Edalat-e Ali (la justice d’Ali), montrent des gardes frappant des prisonniers et des tentatives de suicide, ainsi que des scènes montrant les terribles conditions dans lesquelles les détenus doivent vivre.
Dans un tweet, le directeur des prisons iraniennes, Mohammad Mehdi Haj Mohammadi, a accepté la responsabilité des conditions de détention. Il a demandé le « pardon » de Dieu, ce qui constitue un aveu rare des abus commis par les autorités.
Iran HRM a déclaré : » En juillet, les agents iraniens ont exécuté au moins 26 condamnations à mort dans les prisons iraniennes. Au moins 15 exécutions ont eu lieu pour des délits liés à la drogue et 10 pour des meurtres. Les détails et la raison de l’exécution d’un autre prisonnier ne sont pas connus. »
Amnesty International s’est dite préoccupée par la condition et le traitement de la prisonnière politique Maryam Akbari Monfared. Elle a déclaré qu’elle était détenue dans des conditions inhumaines à la prison de Semnan. Les agents iraniens l’ont « maltraitée pour avoir cherché la vérité et la justice » pour ses frères et sœurs, victimes de disparition forcée, puis exécutés en 1988.
Iran HRM a déclaré : « La 104ème branche d’un tribunal pénal de l’ouest de l’Iran a condamné une militante des médias à la prison et au fouet pour avoir « diffamé » des responsables locaux. Le tribunal de Sanandaj a condamné Morteza Haghbayan à deux ans et six mois de prison, 90 coups de fouet et une amende de 10 millions de toman (environ 330 €) pour avoir diffamé des responsables de la province du Kurdistan et publié des documents gouvernementaux. »
Lors de manifestations à Naqadeh le 7 août, Mohammad Alizadeh, 27 ans, est mortellement touché par un homme qui le croyait affilié aux forces de sécurité. Il était alors en train de marcher derrière un groupe de policiers anti-émeute. Ne réalisant pas l’étendue de ses blessures, il a refusé de se faire soigner par crainte d’être arrêté. Mais il a rapidement perdu connaissance. Puis, il a finalement succombé à une hémorragie interne.
Les persécutions religieuses ont également marqué le mois d’août. Ali Ahmadi, la justice a convoqué un bahaï iranien de Qaemshahr, pour purger sa peine de prison pour avoir pratiqué cette religion interdite. Comme il souffre de diabète, de problèmes cardiaques et de maladies de la thyroïde, on l’a transféré dans les prisons infectées par la COVID-19. Cela constitue une grave menace pour sa santé.
Iran HRM a déclaré : « La justice des mollahs iraniens a condamné trois convertis chrétiens, Milad Goudarzi, Ameen Khaki et Alireza Nourmohammadi, à la prison à Karaj, près de Téhéran, le 22 août. »
Elle a accusé les trois hommes de « diffusion de propagande et d’activités éducatives déviantes s’opposant à l’islam ». Elle les a condamnés à une amende de 40 millions de tomans (environ 1 194 €) chacun et à cinq ans de prison chacun, peine réduite ensuite à trois ans.
En ce qui concerne les morts de civils des mains des forces armées du régime, dont les pasdarans, au moins six Iraniens sont décédés en août. Les forces du régime en ont blessés neuf autres lors de tirs aveugles des forces de sécurité.
Alors que la variante Delta du virus de la Covid-19 fait des ravages dans les villes iraniennes, le bilan quotidien a atteint 390 morts à Téhéran au 1er septembre.
Iran HRM a déclaré : « Les médias officiels font état d’hôpitaux et d’unités de soins intensifs débordant de patients infectés par la COVID-19. Dans le même temps, les cimetières sont remplis. D’ailleurs, les provinces déclarent ne pas avoir assez de place pour enterrer les corps. »
Les Iraniens sont en colère et accusent le Guide suprême Ali Khamenei d’être responsable des milliers de décès dus au virus en Iran. Beaucoup auraient pu être sauvés si Khamenei et le régime n’avaient pas interdit les vaccins fabriqués aux États-Unis et au Royaume-Uni au début de l’année.
Source : Iran Focus (site anglais)