CSDHI – Le pouvoir judiciaire iranien a interdit un journal qui a publié un graphique représentant la main du Guide suprême de l’Iran, Khamenei, traçant la ligne de la pauvreté. D’après le site Internet officiel YJC, le pouvoir judiciaire a interdit hier l’autorisation du journal Kelid.
Une image associant Khamenei à la pauvreté
L’image imprimée sur sa première page montrait un graphique ressemblant à la main de Khamenei traçant une ligne rouge (la ligne de la pauvreté) et les personnes qui se trouvent en dessous. Il y avait également un carton de denrées alimentaires au-dessus, avec le titre « Des millions de familles iraniennes sont sous le seuil de pauvreté ».
Attaollah Hakimipour a créé le journal Kelid en avril 2015. Il en assume la direction. Mansour Bitaraf en est le rédacteur en chef.
Le salaire d’un travailleur ne leur permet de survivre que 6 jours
La semaine dernière, le panier de biens d’un ménage a atteint 11,479 millions de tomans (environ 353 euros). Cela représente la dépense minimale dont une famille a besoin pour survivre. En mars, le ministre iranien du travail a déclaré qu’un travailleur touchait 2,55 millions de tomans par mois (s’il est payé). Or, cela ne suffit que pour six jours de nourriture. Les enseignants des écoles publiques gagnent environ 3 millions de tomans par mois. Les retraités iraniens perçoivent moins de 3 millions de tomans par mois.
Selon l’agence de presse officielle ILNA, le 21 octobre, un tiers des Iraniens, soit 38 % de plus par rapport à l’année dernière, vivent sous le seuil de pauvreté absolue.
Il ne s’agit pas d’un cas isolé de suppression de la liberté d’expression.
Suppresion de la liberté d’expression en Iran
Le 3 novembre, une journaliste iranienne du Khouzistan, dans le sud-ouest de l’Iran, a tweeté que le ministère du pétrole avait déposé une plainte contre elle auprès du tribunal de la culture et des médias de Téhéran après avoir dénoncé les « recrutements illégaux » du ministère. Des sites Internet officiels ont écrit le 7 novembre que le ministère du pétrole avait retiré sa plainte.
Le 6 novembre, le site Internet officiel Asriran annonce que les forces de sécurité ont arrêté un journaliste spécialiste de l’environnement au Lorestan, dans l’ouest du pays. Il s’appelle Ehsan Parsapour. On lui reproche la publication d’une vidéo. Les médias sociaux ont diffusé la nouvelle de son arrestation, émanant de l’épouse du journaliste.
Selon le communiqué, la vidéo montre Mehrdad Fathi Biranvand, le directeur général de l’environnement, grimper sur le dos d’un employé pour que ses pieds ne soient pas mouillés. Biranvand a affirmé que la vidéo datait d’il y a six ans. Qu’il avait des problèmes de pieds. Et qu’il avait demandé de l’aide. Il a également affirmé avoir retiré sa plainte.
Selon l’organisation Reporters sans frontières (RSF), l’Iran figure dans la liste des 20 pires prédateurs numériques de la liberté de la presse en 2020. La liste comprend des entreprises et des agences gouvernementales qui utilisent la technologie numérique pour espionner et harceler les journalistes et compromettre ainsi la liberté d’accès aux informations.
L’Iran est 173e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2020 de RSF.
Source : Iran News Wire