CSDHI – Les enfants iraniens sont les plus vulnérables dans un Iran dirigé par les mollahs car ils ne protègent ni ne promeuvent les droits des enfants. À l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, voici un bref aperçu de la situation critique des enfants en Iran.
La pauvreté, la faim, le travail des enfants, les mauvais traitements infligés aux enfants, le trafic et la vente d’enfants et de nourrissons sont autant de caractéristiques de la vie des enfants iraniens. En outre, les lois du régime encouragent la violation des droits de l’enfant en sanctionnant le travail des enfants, les mariages précoces, les crimes d’honneur, etc.
Le régime iranien est signataire de la Convention relative aux droits de l’enfant. Pourtant, il ne prend aucune mesure pour sauvegarder et protéger les droits et la vie des enfants en Iran, en particulier des filles.
Le droit de l’enfant à la vie et à ne pas subir de châtiment cruel
L’article 6 de la Convention relative aux droits de l’enfant oblige tous les États parties à reconnaître que tout enfant a un droit inhérent à la vie et à assurer, dans la mesure du possible la survie, et le développement de l’enfant.
La CDE stipule qu’aucun enfant ne sera privé de sa liberté de façon illégale ou arbitraire. L’arrestation, la détention ou l’emprisonnement d’un enfant doit être en conformité avec la loi. Elle ne doit être qu’une mesure de dernier ressort et être d’une durée aussi brève que possible. Tout enfant privé de liberté doit être traité avec humanité et avec le respect de la dignité inhérente à la personne humaine, et d’une manière qui tienne compte des besoins des personnes de son âge. Ils ont le droit d’avoir rapidement accès à une assistance juridique ou à toute autre assistance appropriée.
La CDE demande également aux États parties de veiller à ce qu’aucun enfant ne soit soumis à la torture ou à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ni la peine capitale ni l’emprisonnement à vie sans possibilité de libération ne doivent être imposés pour des infractions commises par des personnes âgées de moins de dix-huit ans.
Ce n’est pas le cas en Iran où des enfants sont arrêtés, torturés et condamnés à mort sans avoir accès à un avocat.
Au moins 29 mineurs figuraient parmi les personnes tuées dans les rues lors du soulèvement de novembre 2019 à travers l’Iran. De nombreux autres jeunes manifestants blessés ont été arrachés des hôpitaux et emprisonnés dans des conditions inhumaines et torturés pour faire de faux aveux contre eux-mêmes. Ils n’ont pas reçu de traitement médical pour leurs blessures. Cela constitue un moyen de poursuivre la torture physique.
Le régime iranien est le premier bourreau de mineurs au monde.
Le bureau du médecin légiste iranien a publié des statistiques en 2017 indiquant que 7 % des suicides ont été commis par des enfants de moins de 18 ans. Les chiffres devraient avoir augmenté depuis notamment après la pandémie de la Covid-19.
En octobre 2020, des dizaines d’adolescents se sont suicidés parce qu’ils n’avaient pas un accès adéquat aux cours en ligne pour poursuivre leurs études.
La pauvreté est également un facteur important de décès et de maux sociaux chez les enfants en Iran.
Les structures insalubres des écoles et les transports non sécurisés font également des victimes parmi un nombre considérable d’enfants chaque année. Chaque année, de nombreux jeunes garçons et filles perdent la vie dans des accidents de la route, ou sous l’effondrement d’un mur ou d’un plafond à l’école. Des systèmes de chauffage non sécurisés sont également à l’origine d’incendies et d’empoisonnements répétés d’élèves.
En l’absence d’eau courante dans la province pauvre du Sistan-Baloutchistan, des dizaines d’enfants perdent la vie chaque année en essayant de boire l’eau des Hootags. Beaucoup se noient et d’autres perdent leurs bras à cause des crocodiles.
Les Hootags sont des trous naturels ou artificiels qui recueillent l’eau de pluie pour l’usage des humains et des animaux.
Les lois iraniennes, principale source de violation des droits de l’enfant
Les législations et la Constitution iraniennes sont la principale source de violation des droits de l’enfant en Iran.
Selon la Constitution, les fillettes âgées de 9 ans et plus sont légalement tenues responsables des crimes qu’elles commettent. Elles doivent également respecter le code vestimentaire obligatoire et couvrir leurs cheveux dès le premier jour d’école à l’âge de 6 ans.
L’âge légal du mariage pour les filles est fixé à 13 ans. Le Comité juridique et judiciaire du parlement des mollahs a rejeté la proposition d’augmenter l’âge du mariage des filles en décembre 2018, car elle contredisait les enseignements de l’islam.
En juin 2020, le projet de loi sur la protection des droits des enfants a été adopté à la hâte, après 11 ans de tergiversations, afin d’apaiser l’indignation publique suscitée par le meurtre par décapitation de Romina Ashrafi, 14 ans, par son père. Cependant, le projet de loi ne protège pas les droits des petites filles.
Le projet de loi sur les droits de l’enfant n’aborde aucune des politiques ou des lois actuellement en vigueur qui violent les droits des enfants. Notamment leur droit de ne pas être soumis au travail des enfants, au mariage forcé, au mariage avant 18 ans et à la responsabilité à 9 ans.
L’article 1179 du code civil iranien sanctionne les violences physiques infligées aux enfants par leurs parents, s’ils n’ont pas dépassé les limites conventionnelles.
Le projet de loi ne comporte aucune disposition visant à soutenir les conditions de vie et l’éducation des enfants des familles à faibles revenus.
L’éducation n’est ni gratuite ni obligatoire
La CDE oblige les États parties à reconnaître le droit de l’enfant à une éducation fondée sur l’égalité des chances. Ils doivent rendre l’enseignement primaire obligatoire et accessible gratuitement à tous. Ils doivent encourager le développement de différentes formes d’enseignement secondaire, y compris l’enseignement général et professionnel, les rendre disponibles et accessibles à chaque enfant, et prendre des mesures appropriées telles que l’introduction de la gratuité de l’enseignement et l’offre d’une assistance financière en cas de besoin. Ils devraient également prendre des mesures pour encourager la fréquentation régulière des écoles et la réduction des taux d’abandon scolaire.
L’éducation n’est ni obligatoire ni gratuite en Iran. Comme plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, trop de familles n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école. En Iran, de nombreux enfants vont dans des écoles de qualité inférieure, sans équipement minimum ni sanitaires.
La participation des enfants aux activités économiques de la famille, les immigrations saisonnières et l’absence de certificats de naissance enregistrés sont autant de raisons pour lesquelles les enfants iraniens sont privés d’école.
Il y avait environ 15 millions d’enfants en âge d’être scolarisés en Iran en 2018. On estime que 2 à 4 millions d’enfants n’étaient pas scolarisés. Le nombre de ces enfants a encore augmenté de 3,5 millions après l’apparition du coronavirus, comme l’a admis le chef de la Commission de la santé du parlement des mollahs. Il a affirmé le 14 octobre 2020 que « 3,5 millions d’étudiants en Iran n’ont pas accès aux smartphones ou aux tablettes. »
Le travail des enfants sévit en Iran
Selon l’article 32 de la Convention relative aux droits de l’enfant, les États parties doivent reconnaître le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social.
L’âge légal du travail pour les enfants en Iran est de 15 ans. Cependant, le gouvernement ne contrôle pas l’application de cette loi et de nombreux enfants sont déployés pour de longues heures et des salaires très bas à un âge plus jeune.
Plus de 7 millions d’enfants iraniens travaillent pour gagner leur vie, beaucoup passent au crible les ordures et sont exposés à divers dangers. Ils sont contraints de travailler pour aider leur famille à survivre.
Une ONG de Téhéran a identifié quelques 4 700 enfants qui fouillent les ordures dans la capitale. (Le site semi-officiel Etemadonline.ir, 15 avril 2020)
Un expert du travail des enfants a reconnu que les statistiques officielles ne sont pas fiables. Il a déclaré que la situation et le nombre d’enfants travailleurs étaient catastrophiques surtout dans les provinces du Sistan-Baloutchistan et du Khorassan-e Razavi dans l’est de l’Iran. Selon des estimations plus anciennes datant de 2017, le nombre d’enfants travailleurs en Iran se situe entre 3 et 7 millions. (Le site semi-officiel salamatnews.com, 17 septembre 2017).
Les enfants travailleurs sont exposés à l’exploitation et aux abus sexuels, en violation de l’article 34 de la CDE. Les statistiques officieuses sur la prostitution indiquent que l’âge de la prostitution en Iran est tombé à 12 ans. Ils sont également victimes de la toxicomanie et du trafic de drogue, en violation de l’article 33 de la CDE.
Victimes du trafic de drogue et de la prostitution
Les enfants sans abri qui n’ont ni parents ni tuteurs sont victimes de la mafia du trafic de drogue. Le régime iranien n’a pris aucune mesure pour empêcher l’utilisation d’enfants dans la production et le trafic illicites de stupéfiants. A noter que le Corps des gardiens de la révolution (les pasdarans) est l’entité étatique qui gère ce commerce et en tire une énorme richesse.
L’âge moyen de la toxicomanie en Iran était de moins de 13 ans chez les filles au 4 septembre 2015, a rapporté l’agence de presse semi-officielle ISNA. Là encore, ce chiffre devrait avoir baissé en raison de la pauvreté généralisée et de l’addiction qui en découle au cours des six dernières années.
Les problèmes des enfants iraniens ne s’arrêtent pas là. La vente rampante de nourrissons et le trafic d’enfants en Iran violent l’article 11 de la CDE. De nombreux enfants n’ont pas de certificat de naissance ni de papiers d’identité, en violation de l’article 7, parce qu’ils sont nés d’un père étranger ou hors mariage. En conséquence, ils ne peuvent pas aller à l’école.
Les enfants des minorités ethniques sont privés de l’apprentissage de leur langue maternelle, en violation de l’article 30 de la Convention relative aux droits de l’enfant. Les enseignants, comme Zahra Mohammadi, qui enseignent aux enfants leur langue maternelle sont arrêtés par le régime, torturés et condamnés à de longues peines de prison.
Dans l’ensemble, les enfants iraniens sont les victimes les plus innocentes du régime clérical. Ils constituent le secteur le plus pauvre, le plus affamé et le plus opprimé de la société iranienne. Ils n’ont aucun droit et leur condition, au cours des quatre dernières décennies, s’apparente à du crime organisé par la dictature religieuse des mollahs.
Source : Iran HRM