CSDHI – Il y a quelques jours, le président du régime iranien, Ebrahim Raïssi, a fait une déclaration ridicule selon laquelle la famine et la pauvreté absolue qui engloutissent le pays seront éradiquées en deux semaines. Avec une remarque si grotesque, il n’est pas étonnant que les responsables du régime et les médias officiels iraniens aient répondu par des réactions sarcastiques et cyniques.
Le 8 mars, Ali Ghanbari, professeur à l’université Tarbiat Modares, a écrit dans le quotidien officiel Etemad : « L’opinion publique et les professeurs d’université sont encore stupéfaits par une telle remarque. Le président exprime-t-il ces discours en plaisantant ?! »
La crainte d’une révolte d’un peuple affamé
La question de Ghanbari met en lumière une réalité que le régime craint le plus, outre la résistance croissante du peuple iranien, en particulier des jeunes : La révolte d’une nation affamée et affamante. Cette éventualité est d’autant plus probable que le nombre de pauvres vivant sous le seuil de pauvreté a dépassé les 70 %, exterminant complètement la classe moyenne du pays.
Le journal Arman s’est fait l’écho des commentaires de Mostafa Eghlima, un expert en travail social du régime, qui a mis en garde le régime contre la possibilité d’une révolte du peuple affamé. Il a écrit : « Ces derniers mois, chaque jour, une partie de la communauté a protesté contre ses conditions de vie. Citons notamment les enseignants et les retraités. Il en va de même pour d’autres groupes professionnels. Les gens ne peuvent tolérer cette situation. Si cette situation perdure, il faudra attendre l’explosion des affamés. Ne doutez pas que si cette situation perdure, si l’explosion des affamés ne se produit pas cette année, elle se produira l’année prochaine. »
Raïssi n’est pas le seul à avoir exprimé sa peur du nombre croissant de personnes en proie à a famine et de son danger pour le régime. L’un des mollahs les plus tristement célèbres, cruels et corrompus, le président du Conseil des gardiens, Ahmad Janati, a parlé du « miracle de satisfaire les affamés » dans son récent discours à l’Assemblée des experts du régime. Il a ajouté que son État souverain ne peut satisfaire le peuple affamé après 40 ans.
Raïssi, le principal responsable de la famine en Iran
Les remarques de Raïssi ont également fait l’objet de nombreuses critiques de la part des médias du régime, qui l’ont attaqué comme l’un des principaux responsables de cette situation, lui rappelant sa conduite problématique des 40 dernières années.
Le 9 mars, le quotidien officiel Hamdeli a écrit : « Si les récentes remarques de Janati peuvent être simplement ignorées, on devrait néanmoins se demander quel rôle il joue dans tout cela. Quel élément du système est responsable de cette situation? Mis à part qu’un groupe de responsables, quel que leur son nom et leur titre, doit être responsable de cette situation. »
Dans un autre article intitulé « Qui est responsable des affamés ? », le même quotidien écrit : « Jannati, en tant que religieux influent au sein du gouvernement et du clergé iranien, a eu un pouvoir et une influence inégalés pendant quarante ans en approuvant les qualifications des personnes présentes aux plus hauts niveaux de l’élaboration des lois et en élargissant le discours culturel et politique de la République islamique ».
« Quel rôle s’attribue-t-il ? Et quelle part de responsabilité est-il prêt à assumer ?
Le même jour, le quotidien officiel Jahan-e Sanat, affilié à la faction dite réformiste du régime, écrivait : « Ces messieurs ont été élus et ont pris leurs fonctions en promettant de résoudre les problèmes économiques et de subsistance. Or finalement rien ne change dans la situation misérable du peuple ».
Un peuple affamé et des riches qui s’enrichissent
» En fin de compte, les problèmes sont devenus si graves que ce ne serait pas une mauvaise chose si la préoccupation des responsables était de nourrir le peuple. D’un autre côté, dire que la résolution de cette question nécessite un miracle mérite réflexion étant donné que chaque jour les médias de la faction princière écrivent sur une situation qui s’améliore, facilitant la vente de pétrole, gagnant des revenus, et en un mot, n’ayant pas besoin du JCPOA et de la levée des sanctions. »
Le journal cite Abbas Abdi, qui faisait partie des occupants de l’ambassade américaine à Téhéran en 1979, qui a déclaré avec sarcasme : « Le plus grand miracle était d’affamer le peuple, et c’est ce qui s’est produit. »
Source : Iran Focus (site anglais)