Human Rights Watch – Au cours de la semaine dernière, des familles de prisonniers condamnés à mort se sont rassemblées devant des prisons de Téhéran et de Karaj pour protester pacifiquement contre la peine de mort et ce qui semble être une augmentation du nombre d’exécutions au cours des quatre derniers mois.
Depuis le 21 mars 2022, début du Nouvel An iranien, l’agence de presse Human Rights Activists News Agency (HRANA) a recensé 306 exécutions, dont 130 pour des accusations liées à la drogue et 151 fondées sur le principe islamique du qisas, ou loi du Talion. Rien qu’entre le 21 mai et le 21 juin, le groupe a recensé 99 exécutions. Après la mise en œuvre de réformes de la loi sur les drogues du pays en 2017, le nombre d’exécutions liées à la drogue a considérablement diminué, mais la récente augmentation a suscité des inquiétudes parmi les condamnés à la peine de mort et leurs familles, a rapporté HRANA.
HRANA a également indiqué que le 11 septembre, les forces de sécurité ont perturbé les manifestations des membres des familles des condamnés à la peine de mort. Elles ont arrêté 30 personnes rassemblées devant le bâtiment du pouvoir judiciaire à Téhéran.
Le gouvernement iranien reste l’un des principaux responsables de l’application de la peine de mort dans le monde. Il applique notamment la peine capitale à des personnes condamnées pour des crimes présumés commis alors qu’elles étaient enfants, ainsi qu’en vertu d’accusations de sécurité nationale vaguement définies et de délits occasionnellement non violents.
Le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran, dans son dernier rapport à l’Assemblée générale, a également fait part de ses préoccupations quant à l’augmentation des peines de mort et exécutions liées à la drogue.
Human Rights Watch s’oppose à l’utilisation de la peine de mort en toutes circonstances en raison de sa cruauté inhérente.