CSDHI – Le plus important religieux sunnite iranien a de nouveau appelé à des changements fondamentaux dans la façon dont l’Iran est gouverné, affirmant qu' »un groupe ethnique et une religion ne peuvent pas diriger le pays ».
Molavi Abdolhamid, leader sunnite de la prière du vendredi à Zahedan, a fait ces commentaires dans son sermon du vendredi 17 mars, avant les manifestations hebdomadaires dans la ville du sud-est contre la République islamique dirigée par les chiites.
Des militants ont signalé une forte présence des forces de sécurité dans cette ville agitée, alors que des centaines de manifestants sont descendus dans les rues après la prière du vendredi, scandant « Liberté, liberté, liberté », « Nous ne voulons pas de la République islamique » et « Les prisonniers politiques doivent être libérés ».
Zahedan est la capitale du Sistan-Baloutchistan, où vit la minorité sunnite baloutche d’Iran, qui compte jusqu’à 2 millions de personnes.
Les habitants organisent des rassemblements de protestation tous les vendredis depuis le 30 septembre, date à laquelle les forces de sécurité ont tué près de 100 personnes. Il s’agit de l’incident le plus meurtrier à ce jour dans le cadre des manifestations nationales déclenchées par la mort en septembre d’une femme kurde de 22 ans, Mahsa Amini, lors de sa garde à vue.
le religieux sunnite, qui est l’une des principales voix dissidentes en Iran depuis l’éclatement du mouvement de protestation mené par les femmes, a déclaré dans son sermon du vendredi que les problèmes du pays nécessitaient une solution « nationale » qui inclurait un gouvernement comprenant « tous les groupes ethniques et toutes les religions ».
Le religieux sunnite , âgé de 76 ans, a également dénoncé la militarisation des organes gouvernementaux en déclarant : « La nation ne devrait pas être gouvernée uniquement par la sécurité et l’administration militaire. Pourtant, tous les postes et toutes les fonctions sont actuellement occupés par du personnel militaire.
« La présence de policiers dans les rues devrait être évitée », a-t-il ajouté. « Dans de nombreux pays, lorsque la sécurité est élevée, il n’est pas nécessaire d’avoir une présence policière visible, car la confiance générale de la population dans le gouvernement est forte.
Les forces de sécurité iraniennes ont déclenché une répression brutale après six mois de vastes manifestations contre l’establishment religieux, tuant plus de 520 manifestants dans tout le pays et en détenant illégalement plus de 20 000 autres, selon les militants.
À l’issue de procès partiaux, le pouvoir judiciaire a prononcé des peines sévères, y compris la peine de mort, à l’encontre de manifestants.
Les manifestations et la répression des dissidents ont été particulièrement intenses dans les régions kurdes de l’ouest du pays, ainsi qu’au Sistan-Baloutchistan.
Source : Iran Wire