CSDHI – Rassoul Bodaghi, membre de l’Association des enseignants iraniens, qui a été harcelé à plusieurs reprises par des agents de sécurité depuis qu’il a été conditionnellement libéré de prison, il y a quelques mois, n’obéira pas à une mystérieuse convocation lui ordonnant de comparaître devant le tribunal le 16 juillet 2016. « La convocation, envoyée par la Direction générale 26 du tribunal révolutionnaire, ne précise pas les accusations portées contre lui, ni pourquoi il doit faire une apparition », a déclaré à la Campagne internationale pour les droits de l’homme en Iran, une source bien informée. « Elle dit juste qu’il doit comparaître parce qu’il est « suspect ». La citation n’a même pas de cachet officiel. M. Bodaghi dit que ceci est un ordre illégal peut-être envoyé par des organismes de sécurité pour l’intimider. Il dit qu’il ne comparaîtra pas devant le tribunal ».
« Les menaces téléphoniques ont commencé juste après qu’il soit sorti de prison (le 16 Juillet, 2016)», a ajouté la source, qui a demandé à rester anonyme. « Le ministère des renseignements l’ont appelé lui et les membres de sa famille et leur ont dit qu’ils doivent se taire et de ne pas se livrer à des activités militantes, même s’il n’a rien fait du tout. Il a été invité par les enseignants de partout dans le pays à faire des discours, mais il a suivi les conseils de ses collègues et a décidé de passer du temps avec sa famille à la place. Mais il est encore en train de recevoir des appels menaçants, et maintenant il a été convoqué au tribunal pour la deuxième fois ».
L’ancien professeur de 50 ans a également été cité à comparaître à la Direction générale 1033 de la Cour pénale de Téhéran le 23 juillet 2016 sur la base d’une plainte posée par deux soldats qui l’avaient agressé physiquement et ils l’ont alors accusé d’avoir « insulté le Guide Suprême ». En cas de condamnation, Bodaghi pourrait être condamné à trois ans de prison.
« M. Bodaghi était allé à l’hôpital pour visiter un ancien codétenu, Mahmoud Beheshti Langroudi, mais les soldats l’ont empêché de rentrer, a dit la source. « Lorsque M. Bodaghi s’y est opposé, les soldats l’ont battu et placé en détention. Maintenant, ils l’accusent de n’importe quoi pour couvrir leurs actes violents ».
Bodaghi était un professeur de lycée de la ville d’Eslamshahr dans la province de Téhéran quand il a été arrêté le 2 septembre 2009 pour ses activités pacifiques de défense des droits du travail au nom des enseignants. Il a été condamné à six ans de prison et interdit d’activités sociales pendant cinq ans par le juge Abolqasem Salavati présidant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire, le 3 août 2010 pour « rassemblement avec l’intention de perturber la sécurité nationale » et « propagande contre l’État ».
Les syndicats indépendants ne sont pas autorisés à fonctionner dans la République islamique, et les dirigeants syndicaux font face à des poursuites rapides et de longues peines de prison.
Source : Campagne internationale pour les droits de l’homme en Iran