CSDHI – Quelques semaines se sont écoulées depuis la douloureuse exécution d’un jeune athlète en Iran.
La condamnation à mort de Bahman Varmaziyar a été suspendue à la dernière minute, et la nouvelle de son pardon a également été divulguée à sa famille ; mais le pouvoir judiciaire du régime a maintenu son exécution le lendemain, laissant tout le monde dans une totale incrédulité.
« Bahman Varmaziyar est coiffeur et entraîneur personnel à Hamedan. Le 31 mars 2015, lui et quelques autres hommes armés ont commis un vol dans une bijouterie. 18 jours après, il s’est rendu avec les biens volés, aux autorités ; bien qu’il ait été gracié par le plaignant, lui et l’un des autres voleurs accusés ont été condamnés à mort par pendaison ».
Le lundi 16 avril, lorsque la famille de Bahman lui a rendu visite pour la dernière fois, elle a reçu un appel téléphonique l’informant qu’il était gracié. Bahman a été sauvé de la mort et sa famille était si heureuse qu’elle a préparé une fête. Mais peu de temps après, lemonde a basculé car les membres de sa famille ont été informés que la condamnation à mort n’était que retardée et non annulée.
Il y a des semaines que Bahman Varmaziyar a été exécuté, mais sa mère refuse de croire à sa mort. Elle pleure encore et revit ce jour-là encore et encore : « comment est-ce possible ? Comment tout peut-il changer en seulement une demi-journée ? s’ils voulaient l’exécuter, pourquoi nous ont-ils dit qu’on lui avait pardonné ? ».
Elle se souvient : « Lundi 16 avril, nous sommes allés à la prison pour dire au revoir à Bahman. Ils allaient le pendre le lendemain matin. Nous sommes allés voir toutes les personnes et toutes les organisations auxquelles nous avons pensé, pour demander de l’aide ; mais c’était inutile » ; jusqu’à ce qu’un homme appele et me dise avec enthousiasme que Bahman avait été gracié et que l’exécution était annulée. Je ne pouvais pas croire ce que j’entendais, alors je lui ai demandé à plusieurs reprises de me le confirmer. Tous les détails étaient corrects. J’étais si heureuse que je pouvais à peine respirer. J’ai partagé cette nouvelle avec mon mari aussi. La prison nous a informés que Bahman avait été transféré de sa cellule d’isolement à la prison. Nous avons sacrifié un navire (dans le cadre d’un rituel religieux) pour célébrer la nouvelle ; nos parents et amis nous ont également rendu visite pour nous féliciter. Nous avons également parlé avec Bahman au téléphone. Il a continué à me remercier pour mes prières et il a continué à dire qu’il me devait la vie ».
Malheureusement, leur bonheur n’a pas duré très longtemps. Alors que la nouvelle du pardon de Bahman (qui, selon certains, a été approuvé par de hauts responsables) était publiée dans les médias, le système judiciaire de Hamedan niait la nouvelle et attribuait la fausse information à certaines erreurs judiciaires. L’avocat de Bahman a également été informé que l’exécution allait avoir lieu le lendemain matin, à la prison de Hamedan.
C’était incroyable. La famille de Bahman a été choquée, car il y a quelques heures à peine, ils célébraient l’annulation de sa peine. Sa mère décrit même comment elle avait obtenu les accords de plus de 300 habitants et commerçants de la région où Bahman avait volé. Mais le pouvoir judiciaire a insisté pour que l’exécution de Bahman ait lieu en raison de la « terreur et la peur » qu’il avait apparemment causé à d’autres.
Malgré l’absence de casier judiciaire, Bahman a été exécuté à 6h30 le mardi 17 avril 2018.
Selon le rapport annuel d’Amnesty International, l’Iran a le taux le plus élevé d’exécutions de ses propres citoyens.
Source : Les droits de l’homme en Iran