
CSDHI – Lundi 25 janvier, le peuple iranien et la communauté internationale ont été une nouvelle fois déconcertés par l’exécution du lutteur Mehdi Ali Hosseini, 30 ans, à la prison de Dezful, dans la province du Khouzistan, au sud-ouest de l’Iran. Les ayatollahs ont une fois de plus démontré leur cruauté par cette action inhumaine.
Exécuté en dépit des condamnations internationales
Le gouvernement iranien a appliqué cette sentence en dépit des appels internationaux et des appels à épargner la vie de Hosseini. Le mépris des ayatollahs pour les normes fondamentales et les valeurs des droits humains a provoqué la colère de la population en Iran et les critiques des groupes de défense des droits humains à l’étranger.
Mehdi Ali Hosseini était un lutteur gréco-romain. Les forces de sécurité de l’Etat (SSF) l’ont arrêté en 2015, l’accusant de meurtre. Plus tard, la Cour révolutionnaire l’a condamné au châtiment de Qisas, ce qui signifie la mort.
Pendu secrètement
Après l’exécution du champion de lutte Navid Afkari pour sa participation à des manifestations nationales en août 2018, les autorités iraniennes étaient très préoccupées par les implications de l’exécution de Hosseini. C’est dans ce contexte que le gouvernement a secrètement pendu ce lutteur. Puis ses agents ont immédiatement enterré son corps au cimetière de Behesht-e Zahra dans la ville d’Andimeshk.
Selon les informations de témoins oculaires, des agents en civil ont encerclé le cimetière et interdit aux citoyens d’assister aux funérailles. Seuls quelques membres de la famille du lutteur décédé ont pu assister à l’enterrement.
Privé d’un procès équitable
Sans surprise et comme beaucoup d’autres prisonniers, Mehdi Ali Hosseini n’a pas bénéficié d’un procès équitable. La constitution de la République islamique permet au pouvoir judiciaire de déposer comme preuves des aveux obtenus sous la torture. Les juges utilisent ensuite ces derniers pour condamner les détenus à la potence.
Le 9 janvier dernier, des Iraniens et des organisations internationales de défense des droits humains ont demandé aux autorités de révoquer la peine de mort de Hosseini. À cet égard, le 22 janvier, l’ancienne envoyée spéciale adjointe des États-Unis pour la lutte contre l’antisémitisme au département d’État américain Ellie Cohanim a condamné le recours à la peine de mort par le gouvernement iranien. Car c’est ainsi qu’il entend préserver son pouvoir.
« Le régime iranien doit être tenu responsable de ses viles violations des droits humains et de sa tentative de s’accrocher au pouvoir par l’exécution », a-t-elle tweeté.
Le deuxième athlète à être pendu en 5 mois
De manière surprenante, Mehdi Ali Hosseini est le deuxième athlète que les autorités iraniennes ot pendu depuis les cinq derniers mois. A cet égard, la communauté internationale, en particulier la communauté sportive, doit pénaliser la République islamique pour ses actes contre les athlètes iraniens.
Outre l’exécution des athlètes, l’ingérence malveillante des autorités iraniennes dans le domaine sportif a détruit beaucoup de talents. Elle a poussé les champions nationaux à quitter le milieu du sport. Selon les médias officiels iraniens, chaque année, un nombre considérable d’athlètes quittent le pays. Ils se réfugient dans des États européens ou aux États-Unis, où les autorités respectent leurs talents.
Le CIO, les sportifs doivent s’unir pour soutenir les athlètes iraniens
Les opposants à Téhéran affirment que l’incapacité des gouvernements à étayer leur condamnation de l’exécution de Navid Afkari par des mesures punitives a encouragé les autorités iraniennes à répéter un crime similaire. Les athlètes et en particulier le Comité International Olympique devraient prendre une décision ferme en faveur des athlètes iraniens, affirment les dissidents.
Notamment, le gouvernement iranien a exécuté au moins 272 prisonniers en 2020. Cinq étaient des jeunes délinquants, huit étaient des femmes et 13 des militants politiques. C’est ce qu’ont rapporté les militants des droits humains. En outre, les interrogateurs ont torturé à mort plusieurs détenus. Par exemple, le délinquant mineur Danial Zeynolabedini dans la prison de Saqez. Farhad Vosuqi – le père d’un petit garçon de trois mois – dans la prison de Khorramabad. Et Mohammad Davaji, 19 ans, dans la prison d’Amirabad à Gorgan.
Source : INU