CSDHI – Le régime iranien a pendu, hier (le 19 décembre) le prisonnier politique kurde iranien Heidar Ghorbani, à l’aube à la prison de Sanandaj, dans l’ouest de l’Iran, pour « rébellion armée contre l’État », malgré un procès entaché d’irrégularités et de demandes internationales visant à empêcher son exécution.
Le régime iranien a torturé Heidar Ghorbani pour le forcer à faire des aveux télévisés lorsqu’il a été arrêté en 2016. Son avocat, Saleh Nikbakht, a déclaré qu’il avait été pendu à 4 heures du matin et que sa famille n’a rien su de son exécution. On lui a seulement dit de se rendre au cimetière local après la mort d’Heidar.
Saleh Nikbakht a déclaré que Heidar ne savait rien de son exécution, la nuit précédente. Il a dit à son avocat par téléphone vers 19 h 30 avant-hier que son cas allait être réexaminé.
Le frère de Heidar Ghorbani a également été arrêté hier après l’exécution de son frère.
Selon des groupes kurdes de défense des droits humains, les forces de sécurité ont enterré le corps de Heidar, hier, dans l’ouest de l’Iran.
Les habitants se sont rassemblés devant la maison de la famille de Heidar Ghorbani pour présenter leurs condoléances après son exécution secrète et précipitée hier, à l’aube.
Heidar Ghorbani était un membre de la communauté minoritaire kurde, tout comme son beau-frère Mahmoud Sadeqi. Les agents du ministère du renseignement et de la Sécurité (MOIS) les ont arrêtés en 2016 et immédiatement transférés à la prison centrale de Sanandaj.
Ils étaient accusés d’avoir coopéré dans le meurtre de plusieurs membres des Gardiens de la révolution (pasdarans) et d’être membres du Parti démocratique du Kurdistan iranien (DPIK), un parti illégal.
Selon sa famille, les autorités ont contraint Heidar Ghorbani à faire des aveux sous la contrainte et la torture psychologique.
Ses aveux forcés ont ensuite été diffusés sur la chaîne anglaise de la télévision d’État iranienne, Press TV, en 2017.
La justice iranienne a condamné Ghorbani à mort en janvier 2020. En août 2020, la branche 27 de la soi-disant Cour suprême du régime iranien a confirmé sa condamnation à mort. Le dossier a ensuite été transféré au bureau du procureur de la ville de Sanandaj pour que l’exécution ait lieu. En août 2021, la Cour suprême du régime iranien a rejeté sa deuxième demande de révision judiciaire.
Dans un fichier audio, l’un des anciens compagnons de cellule de Ghorbani a révélé des détails sur les tortures brutales infligées par le régime à son encontre. « Il y avait des marques de torture sur ses poignets, sur ses hanches. Ils l’avaient tellement battu que sa gorge était infectée à force de crier de douleur… son corps était meurtri par la torture… Ils l’avaient suspendu au plafond et l’avaient battu », a déclaré le prisonnier. « Il m’a dit qu’ils l’avaient forcé à avouer et qu’ils avaient enregistré les aveux. J’ai vu de mes propres yeux qu’ils l’avaient emmené pour le torturer. »
Ces derniers mois, des experts et des militants des droits humains ont mis en garde à plusieurs reprises contre l’exécution imminente de Ghorbani.
Source : Iran HRM