RSF – Reporters sans frontières est préoccupée par l'état de santé des journalistes Adnan Hassanpour et Abdolvahed "Hiva" Botimar qui ont entamé, le 24 août 2007, leur 42e jour de grève de la faim. Selon leur avocat, Me Saleh Nikhbakht, qui a rencontré les deux hommes le 20 août dernier, ils seraient "très faibles" et "ne tiendront plus très longtemps".
"Nous tenons le Chef suprême de la justice l'ayatollah Hashemi Shahroudi, personnellement responsable de l'état de santé des deux journalistes, conséquence des conditions de détention déplorables dans lesquelles ils se trouvent. Ils sont maintenus à l'isolement et leurs droits les plus élémentaires sont bafoués ", a dénoncé l'organisation.
Adnan Hassanpour et Abdolvahed Botimar, collaborateurs du magazine Asou, ont entamé leur grève de la faim, avec pour seul apport calorique de l'eau sucrée, il y a plus d'un mois, pour protester contre les conditions de leur détention. Incarcérés dans la prison de Sanandaj (Kurdistan iranien) depuis plus de six mois, les deux journalistes n'ont été autorisés à voir leurs familles qu'à une seule reprise, le 8 août 2007. Ils réclament la fin de leur isolement et leur transfert dans un autre quartier pénitentiaire ainsi que de pouvoir rencontrer librement leurs familles et leur avocat. Ils ont également demandé à rencontrer un responsable du département de la Justice.
Selon la dernière déclaration de Me Nikhbakht, publiée par l'agence de presse FARS, le procureur de Sanandaj, Monsieur Ajami, refuserait de transférer les deux journalistes à la prison de la ville de Marivan, où vivent leurs familles, sans ordre de l'ayatollah Hashemi Shahroudi.
Le 16 juillet 2007, Adnan Hassanpour et Abdolvahed Botimar ont été reconnus coupables d'"activités subversives contre la sécurité nationale", d'"espionnage" et de "propagande séparatiste" et condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire de Marivan.
Par ailleurs, Reporters sans frontières est toujours sans nouvelles d'Ako Kurdnasab, journaliste à l'hebdomadaire Karfto, détenu depuis le 21 juillet 2007 à la prison de Sanandaj, et de Soheil Assefi, collaborateur de plusieurs médias, détenu à la prison d'Evin, à Téhéran, depuis le 4 août 2007. Les deux journalistes sont en attente de leur jugement et les charges retenues contre eux ne sont toujours pas connues. Soheil Assefi n'est pas autorisé à recevoir de visites.
Enfin, selon sa femme, le journaliste Mohammad Sadegh Kabovand, directeur de Payam-e mardom-e Kurdestan, arrêté le 1er juillet 2007 et détenu depuis en isolement dans le pavillon sécuritaire 209 de la prison d'Evin, a été rejoint par deux prisonniers de droit commun dans sa cellule. Il a déclaré craindre pour sa vie.
Avec onze journalistes actuellement emprisonnés, l'Iran demeure la plus grande prison du Moyen-Orient pour les professionnels des médias et fait partie des dix pays les plus répressifs en matière de liberté de la presse
