CSDHI – L’éminente défenseuse des droits humains Atena Daemi a été libérée de la prison centrale de Rasht après avoir passé sept ans derrière les barreaux sans aucun jour de permission.
Une libération après 7 années de prison
Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, la libération d’Atena Daemi a eu lieu le 24 janvier.
Arrêtée pour la première fois en 2014, elle a passé 86 jours en interrogatoire dans les cellules d’isolement du quartier 2A de la prison d’Evine, placée sous l’autorité des pasdarans. La justice l’a condamnée à 14 ans de prison pour « propagande contre le système », « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », « blasphème et insulte au Guide suprême » et « dissimulation de preuves ». La justice a utilisé ses publications sur Facebook et son militantisme contre la peine de mort comme éléments de preuve contre elle. Avec le consentement du juge d’appel, Atena avait déjà été libérée sous caution de 600 millions de tomans du quartier des femmes de la prison d’Evine le 15 février 2016. A la suite de sa libération, le 28 septembre 2016, la cour d’appel a réduit sa peine à 7 ans. Elle a été arrêtée le 28 novembre 2016 pour purger sa peine.
En 2017, 2019 et 2020, la justice iranienne ajoute des peines supplémentaires
Le 3 avril 2017, Atena a été condamnée à trois mois et un jour supplémentaires pour « insulte du Guide suprême, des représentants du régime, propagande contre le système, résistance à l’arrestation et agression de l’agent chargé de l’arrestation. » Elle a été condamnée à une nouvelle peine de trois ans et sept mois le 18 juillet 2019 pour « insulte au fondateur et au Guide suprême de la République islamique et propagande contre le système ». Peine confirmée en septembre 2019. À la suite d’un sit-in collectif pour protester contre la répression des manifestations nationales de novembre 2019, la branche 24 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, présidée par le juge Amouzad a condamné Atena à deux ans d’emprisonnement supplémentaires et 74 coups de fouet, pour « propagande contre le système et perturbation de l’ordre dans les prisons », le 2 juillet 2020.
Une grève de la faim pour protester contre les restrictions imposées aux prisonniers
Atena a été transférée de la prison d’Evine à la prison centrale de Rasht, menottée et entravée, le 16 mars, quelques jours avant le Norouz, le nouvel an iranien. Le 12 août, elle a entamé une grève de la faim d’une durée indéterminée pour protester contre les restrictions fréquentes et injustifiées du droit des prisonniers à utiliser le téléphone. Celles-ci avaient d’ailleurs obligé ses parents à se déplacer depuis Téhéran, entraînant leur contamination par le coronavirus. Elle a interrompu sa grève de la faim après que ses demandes aient été partiellement satisfaites, le 17 août, en envoyant un message depuis la prison. A cause de celui-ci, les autorités iraniennes l’ont punie en lui retirant à nouveau ses droits téléphoniques. Elle n’a pas bénéficié d’un seul jour de permission pendant ses sept années de détention.
Source : IHR