CSDHI – Des informations provenant de l’intérieur de la prison iranienne de Semnan indiquent que la santé de la prisonnière politique Maryam Akbari Monfared se détériore de jour en jour. Selon l’ordre du ministère du renseignement du régime, pour augmenter la pression sur Mme Monfared, les responsables de la prison refusent de l’envoyer à l’hôpital pour recevoir des soins médicaux.
Depuis 11 mois, Mme Monfared souffre d’une maladie du foie. En raison de son état, le médecin de la prison lui a prescrit de ne consommer que certains aliments. Cependant, jusqu’à présent, les responsables du régime ne lui ont pas permis d’obtenir les aliments prescrits.
Par conséquent, la plupart du temps, on l’a contrainte de consommer du pain et du fromage. Même ses demandes d’achat de nourriture au magasin de la prison sont refusées. Cela a aggravé son état, son foie ayant atteint un stade dangereux. Malgré les nombreuses relances de sa famille pour la transférer à la prison d’Evine, les responsables n’ont pas répondu. Mme Monfared a été soudainement exilé à la prison de Semnan, le 10 mars 2021.
Le système judiciaire du régime n’a pas répondu aux relances. Aucune des institutions du système judiciaire n’a accepté la responsabilité de son exil ou donné une réponse raisonnable concernant la décision de l’exiler.
La prisonnière politique purge actuellement une peine de 13 ans de prison. Au cours de ces années, elle a été privée à plusieurs reprises des droits minimums d’un prisonnier, même de ceux qui figurent dans la loi du régime. Cela s’explique par le fait que le régime a constamment nié avoir des prisonniers politiques, les qualifiant plutôt de prisonniers de sécurité.
Mme Monfared a été arrêtée pour la première fois le 31 décembre 2009, à la suite des violentes manifestations de 2009 à Téhéran. Elle s’était battue pour dénoncer les crimes commis par le régime lors des massacres de 1980 et 1988. Elle avait demandé justice pour les prisonniers politiques exécutés tout en continuant à soutenir les protestations du peuple.
À l’époque, le régime l’a accusée de passer des appels téléphoniques et de rencontrer ses proches, qui sont membres de l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (MEK). Au moment de son arrestation, les membres du MEK étaient stationnés en Irak dans le camp d’Ashraf.
En juin de l’année suivante, la branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, dirigée par le juge notoire Abolghasem Salavati, responsable de nombreuses condamnations à mort a condamné la prisonnière politique à 15 ans de prison.
Au fil des ans, le régime a exécuté quatre de ses frères et sœurs. Deux de ses frères ont été exécutés dans les années 1980 alors qu’ils étaient très jeunes, accusés d’avoir des liens avec le MEK et d’en être membres. Un autre frère plus jeune et une sœur ont été exécutés à l’été 1988 lors du massacre de 30 000 prisonniers politiques. Le système judiciaire du régime a annoncé que le crime de son jeune frère était de vendre des publications des Moudjahidines. Dans sa jeunesse, Mme Monfared a été contrainte de passer son enfance à rendre visite aux membres de sa famille dans les prisons et les cimetières du régime.
En octobre 2016, elle a pris la décision audacieuse de déposer une plainte officielle auprès du procureur général de Téhéran concernant les exécutions de son frère et de sa sœur. Elle a souligné à plusieurs reprises qu’elle n’abandonnerait jamais son combat pour que ce régime soit tenu responsable de ses crimes et de ses violations des droits humains, et qu’elle ne cesserait jamais de chercher à obtenir justice pour les prisonniers politiques tombés au combat.
Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a réitéré à plusieurs reprises la nécessité qu’une délégation internationale visite les prisons du régime clérical et rencontre les prisonniers, en particulier les prisonniers politiques. Mme Radjavi a exhorté le rapporteur spécial de l’ONU sur la violence contre les femmes à enquêter sur l’état de santé de Maryam Akbari et Golrokh Ebrahimi Eraei.
Source : INU