CSDHI – La mort du prisonnier politique Javad Rouhi déclenche une controverse dans un contexte de répression. Javad Rouhi, 35 ans, originaire d’Amol, avait été arrêté en novembre 2022 lors de manifestations nationales. Des informations révèlent qu’il a été brutalement torturé par les pasdarans, à tel point qu’il a perdu l’usage de la parole.
Le régime l’a ensuite condamné trois fois à l’exécution sur la base d’accusations vagues telles que « répandre la corruption sur terre » et « faire la guerre à Dieu ». Bien que ces condamnations n’aient pas été exécutées en raison d’un tollé national et international considérable, la mort de Javad Rouhi survient dans un contexte de multiplication des mesures d’oppression à l’encontre des opposants, qui coïncide avec l’anniversaire des soulèvements nationaux de 2022.
Le compte officiel de l’agence de presse Mizan, associée au régime, indique que « Javad Rouhi a été transporté à l’hôpital Shahid Beheshti de Nowshahr à 3h45 du matin en raison de convulsions. Malgré l’intervention médicale, il est décédé ». L’agence a fait état d’une autopsie et d’une enquête toxicologique imminentes, soulignant également que la peine d’exécution de Javad Rouhi était toujours en cours d’examen.
Cependant, des preuves contraires sont apparues. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre Javad Rouhi en train de converser avec ses parents juste un jour avant sa mort, sans aucun symptôme visible de maladie grave. Ces derniers temps, les morts suspectes, prétendument causées par la torture, l’empoisonnement ou d’autres méthodes obscures, sont devenues alarmantes et fréquentes dans les prisons iraniennes.
Fearing uprisings, the regime now extends its repression to prisons, universities, and the families of prisoners and martyrs.
— Maryam Rajavi (@Maryam_Rajavi) August 31, 2023
La présidente élue de l’opposition iranienne, Maryam Radjavi, du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), a appelé les organisations internationales de défense des droits de l’homme à enquêter sur la mort du prisonnier politique, soulignant que la répression du régime a pénétré les prisons, les institutions universitaires et a même touché les proches des détenus.
Today’s death in custody of 31-year-old arbitrarily detained protester Javad Rouhi again exposes the Iranian authorities’ abhorrent assault on the right to life amid an ongoing human rights crisis and must be effectively and independently investigated. 1/15 pic.twitter.com/al0jnFGyIS
— Amnesty Iran (@AmnestyIran) August 31, 2023
Après le décès de Rouhi, le régime l’a enterré secrètement dans un village voisin, en imposant une sécurité rigoureuse. Des informations suggèrent que plusieurs personnes, dont la famille et les amis de Javad Rouhi, ont été arrêtées lors de l’enterrement. L’agence de presse Tasnim a fait allusion à d’éventuels soulèvements, affirmant que certains avaient l’intention de « perturber les funérailles de Javad Rouhi par des chants provocateurs ».
Un contingent d’initiés du régime, prétendument des inspecteurs, a visité la prison de Nowshahr sans tarder, s’efforçant d’élaborer un récit du suicide du prisonnier politique. Pour étayer ce récit, Tasnim a diffusé une déclaration détaillant les problèmes de santé antérieurs de Javad Rouhi, citant des antécédents de consommation de méthadone et de crises d’épilepsie.
La communauté internationale des droits de l’homme reste indignée. Amnesty International a condamné la mort de Javad Rouhi comme une « atteinte odieuse au droit à la vie« , soulignant qu’il avait été victime de violations des droits de l’homme, d’aveux forcés et d’une procédure judiciaire entachée d’irrégularités. Dans une déclaration publiée sur sa plateforme X (anciennement Twitter), Amnesty International a demandé qu’une enquête approfondie soit menée sur les violations commises à l’encontre du prisonnier politique, Javad Rouhi et a souligné qu’il était urgent que les responsables répondent de leurs actes.
Source : Stop au Fondamentalisme